[ critique ] MASSACRE A LA TRONCONNEUSE ( uncensored ) ( 9/10) par Alice in Oliver

Par Christian Papia @ChristianPAPIA

Synopsis:Au fin fond du Texas, des habitants font une découverte macabre : leur cimetière vient d'être profané et les cadavres exposés sous forme de trophées. Pendant ce temps, cinq amis traversent la région à bord d'un minibus. Ils croisent en chemin la route d'un auto-stoppeur et décident de le prendre à bord. Mais lorsque les jeunes gens s'aperçoivent que l'individu a un comportement inquiétant et menaçant, ils finissent par s'en débarrasser. Bientôt à court d'essence, le groupe décide d'aller visiter une vieille maison abandonnée, appartenant aux grands-parents de deux d'entre eux. Chacun leur tour, les cinq amis vont être attirés par la maison voisine. La rencontre avec ses étranges habitants va leur être fatale...

Peu avant le tournage de Massacre à la tronçonneuse, sorti en 1974, le réalisateur, Tobe Hooper, est en plein marasme. Les USA toujours engagée au Vietnam continus de diviser le peuple américain sur le sujet. Au même moment, éclate l'affaire du Watergate. Tobe Hooper péremptoire, déclare alors : "que l'époque du Watergate remettait la crédibilité des médias en question. La désillusion s’empare alors d’une jeunesse voulant faire changer les choses. Dans une époque étrange, le film en devient la « métaphore » cinématographique. Massacre à la tronçonneuse n'est pas qu'un simple film d'horreur. Aujourd'hui, il est au Parthénon des grands classiques horrifiques, tels que Halloween, la nuit des masques, Zombie, Maniac ou encore les griffes de la Nuit. Tobe Hooper est un fervent admirateur de la nuit des morts-vivants   de Georges A. Romero, faisant de ce film son substrat.

Impressionné par ses qualités techniques et esthétiques Tobe Hooper souhaite lui aussi réaliser un film nihiliste, pamphlet d’une société en perdition. Tiré d’un fait divers de 1957 (Ed Gein, tueur en série tristement célèbre pour ses crimes d’une véritable boucherie surnommé le "tueur de Plainfield"), le film va s’en inspirer sous les traits de Leatherface.Le tournage du film est réalisé de façon quasi-documentaire. En France, le long-métrage ne sort qu'en 1982 après huit longues années d'interdiction, un long purgatoire. L’histoire débute par un cimetière profané dans un village perdu au fin fond du Texas et le voyage de 5 amis à travers le désert  prenant en auto-stop une personne au comportement plus que douteux. C’est dans le décor brûlant d’une vieille masure abandonnée et de son voisinage que le ton est lancé, un microcosme inquiétant, sordide.

"Un authentique monument du cinéma horrifique !"

La tronçonneuse reste le symbole démoniaque qui dément la caricature du film et en fait la genèse d’une  eschatologie cosmique  annoncée. Pour Tobe Hooper, c'est l'occasion rêvée pour fustiger et vitupérer le rêve américain.  La description de la  famille de Leatherface reflète la dégénérescence de l’Amérique de cette époque. Caricaturant tour à tour les personnages, il compose ainsi autant d’allégories sur les maux de la société. La musique psychédélique devient partie prenante du scénario. C’est ailleurs qu’il faudra chercher la violence de Massacre à la tronçonneuse.

Massacre à la tronçonneuse (1974) - bande annonce

ALICE IN OLIVER.