Dès lors la chasse à la baleine en Antarctique va connaître un véritable boom avec quelques 30.000 cétacés capturés en 1930-31. Néanmoins, cette forte activité, associée à la crise économique de 1930, va provoquer une chute des prix de l’huile de baleine et conduire les baleiniers à réduire leurs flottes.
La voie ouverte par Nihon Hogei va permettre le développement de la chasse en Antarctique pour les baleiniers japonais, et ainsi en 1938-39, les trois grandes compagnies armeront six flottes composées de six navires-usines, 49 baleiniers et huit bateaux de transport. L’année suivante, Nissui envoie pour la première fois le Tonan-maru dans le Pacifique nord. Entre 1934 et 1941, les baleiniers japonais captureront un peu plus de 30.000 cétacés en Antarctique, ce qui ne représente qu’environ 12% des prises dans cette zone à la même époque. Il est néanmoins intéressant de se pencher sur les raisons qui ont permis ce développement très rapide de la chasse pélagique.
En effet, les campagnes de chasse à la baleine en Antarctique ont été dès le début appuyées par l’Etat et surtout par l’armée japonaise. Ainsi, considérant l’intérêt stratégique et militaire que peuvent constituer ces bateaux, la marine impériale a soutenu la fabrication des navires-usines japonais. Par ailleurs, lors des expéditions de chasse en Antarctique entre 1934 et 1941, les baleiniers japonais ont rejeté en grande partie la viande des cétacés, et ont concentré leurs efforts sur la production d’huile de baleine destinée à être vendue sur le marché européen et ainsi à apporter des devises qui serviront à l’expansion militaire nipponne. Durant la Seconde Guerre Mondiale, la totalité des navires-usines et des baleiniers japonais seront réquisitionnés par l’armée, et finalement détruits par les Alliés lors des combats.