Critiques Séries : Public Morals. Saison 1. BILAN.

Publié le 21 octobre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Public Morals // Saison 1. 10 épisodes.
BILAN


Les années 60, c’est un terrain de jeu que les chaînes américaines semblent adorer. On a pu le voir que depuis Mad Men, plus ou moins toutes les chaînes s’essayent aux séries d’époque situées dans les années 60. Public Morals est la dernière incursion du genre et après avoir été particulièrement déçu du résultat du premier épisode, j’ai tout de même été au delà. Cela m’avait rappelé un peu ce que j’avais vécu avec Mob City que j’avais trouvé intéressante mais qui manquait parfois aussi un peu de surprises. Ed Burns, qui incarnait un rôle dans Mob City, revient avec une création de lui-même et le moins que l’on puisse dire c’est que c’est plutôt mauvais la plupart du temps. Le problème avec Public Morals c’est que c’est une série qui manque cruellement d’envergure. La façon dont Ed Burns tente de parler de ces anti-héros, de ces personnages qui sortent un peu du commun mais qui ne font rien de bien pertinent en parallèle. Car il ne se passe rien de tout dans cette première saison malgré la salve de guests que la série accueille, pour la plupart pour se retrouver à cabotiner dans des rôles manquant cruellement d’ambition. Le plus gros problème de Public Morals, que j’avais déjà remarqué dans le premier épisode, c’est le fait que c’est plus une série de fan qu’une série écrite pour raconter quelque chose de véritablement fort et pertinent.

Il y a donc un véritable mélange d’influences que Ed Burns a probablement voulu mettre à sa façon sauf que ce n’est pas suffisamment fort. Tout semble rapidement retomber tel un soufflé au milieu des années 60 sans qu’il n’y ait de véritable envergure. On se retrouve accessoirement à Hell’s Kitchen, un quartier de NYC qui est un très bon terrain pour ce genre de séries sauf que là aussi, même si c’est sympathique pour le lieu, la façon dont il est dépeint manque cruellement d’ambition. On est très loin de ce que Netflix a pu faire avec Daredevil se situant également au même endroit. Au fil des épisodes on apprend à connaître les personnages de Terry Muldoon à Charlie Bullman, tant sur les cas qu’ils traversent professionnellement que les problèmes personnelles qu’ils peuvent rencontrer. Sauf que là aussi, Public Morals a énormément de mal à jongler entre les divers éléments sans nous donner l’impression que tout est écrit à la louche. Il n’y a pas de touche vraiment personnelle alors que les scripts des épisodes se ressemblent tous les uns après les autres. Certes, les personnages ont des tas de choses à faire et s’affairent également pour bouger sauf que cela ne fonctionne pas comme je l’aurais probablement imaginé au départ.

Et c’est bien dommage. La série ne sait pas forcément non plus comment nous engager un peu plus avec la vie personnelle de chacun. On s’ennui donc un peu trop à mon goût. Certains personnages donnent l’impression qu’ils sont déjà dans une certaine routine installée depuis des années, comme si Public Morals était une série qui avait pris la poussière pendant des années et que chaque épisode avait été écrit sans véritablement prendre conscience de ce qui se passait dans le précédent. Des personnages comme Joe Patton, on en a déjà vu des dizaines ailleurs et pourtant, Brian Dennehy n’est pas ce que l’on peut appeler mauvais dans ce registre là. Il se retrouve à la tête d’une organisation criminelle incluant son fils Rusty incarné par une autre bonne tête, Neal McDonough. Sauf que cela ne fonctionne pas aussi bien que prévu car les personnages sont des caricatures d’eux même. Ed Burns a probablement créé cette série sur sa fanitude pour certains trucs (comme par exemple l’histoire des années 60, des organisations criminelles de cet époque, du quartier, de la place de la police, etc.). Mais ce n’est pas suffisamment ambitieux à mon goût et c’est bien là qu’est le problème de la série.

Heureusement pour nous (enfin, s’il y a quelque chose à sauver c’est bien ça) qu’Ed Burns est bien meilleur acteur qu’il n’est scénariste ou même réalisateur. Si sur ces deux derniers postes il est vraiment mauvais, Ed Burns reste assez convaincant dans le rôle qu’il s’est donné au sein même de sa série. Mais d’un autre côté, Terry Muldoon est quelqu’un qui n’a pas suffisamment de charisme non plus car le personnage n’est pas assez fort. Si l’on mettait en personnage en face de têtes comme Vic Mackey par exemple, ce dernier n’en ferait qu’une bouchée. Car Terry n’a pas la carrure nécessaire pour porter cette série. C’est aussi pour cela que Public Morals s’entoure d’énormément de personnages et d’acteurs plus ou moins connus. Michael Rapaport continue de jouer un peu de la même façon et cela commence à devenir désolant de se dire qu’il y a des gens qui payent pour avoir cet acteur dans une série. Kevin Corrigan, que j’ai dernièrement beaucoup aimé dans Fringe n’ait pas forcément aidé par un rôle d’homme de main ennuyeux, toujours dans l’ombre des autres, sans parler du reste du casting qui ne fonctionne pas non plus comme j’aurais probablement pu l’attendre ou l’imaginer. Ainsi, Public Morals n’était pas une mauvaise idée sur le papier mais il s’avère que la série manque cruellement de force dans son écriture, et les personnages de profondeur. A vouloir rester en surface sans véritablement cerner les enjeux de l’époque, Ed Burns ferait mieux de quitter l’écriture et de se concentrer uniquement sur des rôles à droite et à gauche.

Note : 2/10. En bref, une série ennuyeuse, ronronnante qui n’offre rien de neuf et aucune profondeur à ses personnages. Dommage de gâcher un tel casting là dedans tout de même.