Piet Mondrian

Publié le 25 octobre 2015 par Jigece

De son vrai nom Pieter Cornelis Mondriaan – il changera son patronyme en 1912 à Paris pour se distinguer de son oncle très réservé à l’égard de son art –, Mondrian naît à Amersfoort et étudie à l’Académie des Beaux-arts d’Amsterdam entre 1892 et 1895, sans grand succès. Il commence par créer des paysages réalistes avant d’évoluer vers une forme de fauvisme et de divisionnisme après sa découverte de Jan Toorop, Jan Sluyters, mais aussi de Munch, de Seurat et de Van Gogh ; il remplace alors la couleur naturelle par la couleur pure : « J’en étais venu à comprendre qu’on ne peut représenter les couleurs de la nature sur la toile. »
Peu à peu, ses travaux sur la lumière et la perspective vont le conduire vers une abstraction croissante. En 1912, il s’installe à Paris et approfondit son approche du cubisme : il a découvert Cézanne, Braque et Picasso (Nature morte au pot de gingembre I et II, 1912).

En 1913, il travaille en séries et crée ses premières toiles abstraites (Composition en gris). En 1914, il repart en Hollande au chevet de son père mais est contraint d’y rester deux ans à cause de la guerre : il travaille alors sur l’opposition des éléments et la combinaison des notations géométriques. Il veut réduire la nature en signes, afin, selon lui, d’exprimer l’essentiel. (Jetée et océan, 1915). Mondrian travaille ensuite sur la couleur, fait des essais de superpositions et de lignes (Composition avec plan de couleur A et B, 1917) et imagine une structure linéaire organisatrice qui conduit à la grille modulaire all-over (dans neuf toiles, en 1918 et 1919).

C’est également en 1917 que, sous l’impulsion de Theo van Doesburg et avec la participation active de Piet Mondrian, parraît le premier numéro de la revue « De Stijl » (en néerlandais « le style »), une revue d’arts plastiques et d’architecture (publiée jusqu’en 1928) ayant profondément influencé l’architecture du XXe siècle (en particulier le Bauhaus et, par voie de conséquence, le style international). Outre Van Doesburg et Mondrian ce mouvement d’avant-garde transdisciplinaire a compris parmi ses membres les plus célèbres les architectes Jacobus Johannes Pieter Oud, le créateur de mobilier Gerrit Rietveld, les peintres et sculpteurs Bart van der Leck, César Domela, Friedrich Vordemberge-Gildewart, l’artiste-architecte El Lissitzky… Avec, ponctuellement, la participation de László Moholy-Nagy et Jean Arp.
De retour à Paris en 1919, Mondrian renonce à cette grille mettant en valeur le particulier alors qu’à cette époque il veut au contraire se tourner vers un principe général, qu’il nomme de l’équivalence plastique. Parallèlement, ses textes évoquent une société future parfaitement équilibrée où chaque élément trouve sa justification ; son utopie architecturale, basée sur une fusion généralisée (de la maison avec la rue, de la rue avec la ville…), va dans le même sens.

Mondrian, outre De Stijl, participe à toutes les manifestations de l’avant-garde européenne et en particulier aux groupes « Cercle et Carré » (1929 – initié par Joaquin Torres Garcia et Michel Seuphor) puis « Abstraction-Création » (1931 – initié par Auguste Herbin et Jean Hélion).
Il poursuit ses recherches sur le néoplasticisme, intègre dans ses compositions la notion de rythme après sa découverte du jazz, limite (dans les années 30) puis accentue le rôle de la couleur, notamment à partir de 1940 quand il s’installe à New York. A sa mort, en 1944, il laisse inachevé le Victory Boogie Woogie.