Papa en seul majeur

Publié le 29 octobre 2015 par Emmanuel S. @auxangesetc

Le week-end dernier, ma femme est allé cluber à Berlin avec ses copines polonaises. Du coup, j’étais le desperate house-husband. Seul avec ma princesse.

Premier constat: j’ai kiffé, mais grave! Un week-end entier réservé à papa poule. Pas question de travailler encore durant le week-end car matériellement impossible. Côté sport: home trainer et repos. Du coup, j’avais l’esprit totalement libre.

Second constat: le mot sur j’ai prononcé le plus a été « non« . Non, comme dans:

Non, on ne mets pas les doigts dans le nez de papa…

Non on ne mets pas les doigts dans la bouche de papa…

Non, on ne tire pas les poils de papa…

Non, on ne tire pas les derniers cheveux de papa…

Non, le grain de beauté de papa ne s’arrache pas…

Non, on ne tape pas papa avec les cubes en plastiques pour voir si ça fait le même bruit que quand on les tape sur le parquet…

Non, on ne tire pas les bouteilles du range-bouteilles, elles pourraient te tomber dessus et te faire mal…

Non, on ne tire pas les dictionnaires de la bibliothèque… (marche aussi avec: les DVD, les classeurs, les livres, les CD, etc.)

Non, on ne prends pas les bières de papa (et de maman aussi pour le coup!!)…

Non, on ne va pas mettre les doigts dans la gamelle du chat…

Non, on ne met pas les croquettes du chat dans la gamelle d’eau du chat…

Non, on ne rampe pas après le chat dans tout l’appartement…

J’arrête là la longue litanie sans fin.

Comme quoi, contrairement à ce qui dit la vieille bique, je m’impose. Un peu. Je débute dans le métier moi! Facile à dire pour elle qui est proche de la retraite…

Troisième constat: j’ai assisté, ENFIN, à une « première« . Elle tient maintenant assise toute seule, sans se tenir sur un bras. La première fois s’est passée samedi, pendant que je mangeais mon porridge aux myrtilles et au miel. J’étais comme un gamin à Noël (ou comme la vieille bique devant un M&Ms) d’être enfin là pour une première fois. Faut dire que les papas ne sont pas nécessairement à la fête: 15 jours de congés paternité, utilisés surtout pour les biberons de 2h et 5h du matin, puis retour au bureau et à sa routine lancinante. Seule une maman peut rester quelques mois avec bébé, un papa ne sert à rien lui dans ces cas-là… Il est donc rare que les premières fois attendent le soir et le retour du bureau. Alors que, là, j’étais en première ligne. Je n’ai pu que ressentir cette immense fierté propre à chaque parent qui laisse à penser que son enfant est vraiment exceptionnel et tellement différent des autres. Alors qu’il suit juste le rythme normal de développement, voire même avec un peu de retard sur les autres…

Quatrième constat: c’est définitivement la plus belle, en toute objectivité de papa poule. En vraie objectivité: elle est vraiment très souriante. Elle est maligne comme tout avec ses grands yeux bleus, toujours prête à rigoler et jouer et à faire quand même les choses alors que papa a dit non, juste pour voir les conséquences. J’ai rarement passé autant de temps par terre à jouer avec les cubes, avec Winnie l’ourson ou avec les dalles en plastique made in China.

Cinquième constat: quand ma femme n’est pas là, je dois TOUT faire TOUT SEUL. Et y’a du boulot! Impossible de dire:

Chérie, tu me pépares le biberon?

Chérie, tu m’apportes son pyjama, je vais la sortir du bain, j’ai oublié de le prendre.

Chérie, je crois qu’il faut changer sa couche… Non, je peux pas le faire maintenant tout de suite, je dois aller aux toilettes, c’est la bière…

(pendant la nuit) Chérie, je crois qu’elle chouine un peu, tu veux pas aller voir, j’ai une sortie longue vélo demain.

Sixième constat: elle sera nageuse ou triathlète vu son attirance prononcée pour mes plaquettes!

Septième constat: les temps ont vraiment changé. Les femmes font faire la teuf à l’étranger, les maris gardent les enfants et s’occupent de la maison (et du chat). En tout cas, j’en ai profité pour lui enseigner ce que le dimanche fait de meilleur: la journée en pyjama.

Le pire dans tout ça? J’en redemande!!