Bien que le film soit danois, il semble très nettement influencé par quelques cinéastes français. Les virées à Paris de l'un des couples sont placées sous le signe de Truffaut, avec le même maniérisme et la même façon de décrire l'amour ou l'absence d'amour. Quant aux scènes en lien avec le milieu littéraire, elles font clairement penser au Desplechin de Comment je me suis disputé, la profondeur en moins. À l'aise dans le portrait, Trier montre rapidement ses limites de philosophe. Certains personnages se débattent avec des idées dont ils ne savent que faire, et si tous sont bien dessinés, certains ne vont finalement pas très loin.
Reste que Nouvelle donne bénéficie de la fraîcheur de son équipe et de la candeur de son réalisateur-scénariste. On est sincèrement touché aux détour d'une poignée de scènes, même si l'agacement finit souvent par reprendre le dessus. Il y a du talent chez Trier ; lui reste maintenant à mûrir un peu pour livrer des oeuvres plus denses, plus libres, moins soucieuses du jugement des autres. À 34 ans, il a encore tout le temps d'y parvenir.
6/10
(également publié sur Écran Large)