Ivry-la-Bataille, faillite d’un centre-ville inaccessible aux handicapés

Publié le 31 octobre 2015 par Harmonic777888 @phbarraque

Prenons une petite ville au hasard. Tiens, Ivry- la-Bataille à une heure de Paris, dans la Normandie des résidences secondaires pour parisiens en mal de silence. Il ne faut pas aller bien loin dans le centre- ville pour constater que le commerce local a mis la clef sous le paillasson. Il y a pléthore de locaux commerciaux à louer.

Mais quel rapport avec l’accessibilité de la ville aux personnes à mobilité réduite, vous pensez qu’il n’y en a pas ? Et bien si, Ivry La Bataille est une ville bricolée de bric et de broc pour baisser aléatoirement certains trottoirs, surtout ceux qui mènent à la terrasse des troquets locaux. La personne handicapée s’hydrate mais pas plus ! Boulangerie, boucherie (il en reste une), tabac, coiffeurs, tout est hors norme handicap et les trottoirs datent de Diane de Poitiers!

Que constate-t-on encore ? A 200 mètres des petits commerçants qui baissent leurs volets définitivement, les trottoirs sont parfaitement aux normes, ce sont ceux qui jouxtent l’Intermarché local. Vous commencez à comprendre ? Ah bien sûr, le parking de l’église en a profité aussi pour se refaire une beauté. Mais on ne boit pas que du vin de messe que je sache ! Avec une population vieillissante, la municipalité d’Ivry la Bataille, comme d’autres bourgades alentour, n’a pas compris qu’une ville parfaitement accessible est un préalable indispensable pour maintenir la vie dans une petite cité. Et ne me dites pas que le Monsieur le Maire, « rotarysé » au clientélisme béat, n’a pas de moyens financiers pour rendre sa ville accessible. Non, vous n’y êtes pas du tout. Monsieur Le Maire a préféré dépenser tous ses crédits dans la rénovation d’une ancienne distillerie en salle des fêtes qui servira trois fois l’an ! Résultat, le centre-ville est en faillite et dans quelques années ne s’y installeront que des kébabs et des banques.

Ivry La Bataille est symbolique des mentalités arriérées de certains élus locaux. Inutile de les rencontrer à la mairie, l’ascenseur est souvent en panne et les réunions du conseil municipal se déroulent au premier étage sans ascenseur ! Autre singularité locale, le projet de maison médicale a été remis aux calendes grecques et les consultations ont lieu, elles aussi, au premier étage sans ascenseur. Pratique, surtout quand on est ostéopathe !

Rappelons une fois de plus que l’accessibilité des villes et des lieux publics aux personnes en situation de handicap profite à tous. Il est plus agréable et plus attractif d’avoir une ville sans trottoir, avec des pentes douces, qui rend la circulation plus fluide pour tous les habitants. Le handicap est avant tout un handicap social, une « faute politique » pour beaucoup de maires et d’élus locaux qui abordent ce problème comme une contrainte alors qu’il est un atout pour leur ville tant au niveau de la qualité de vie que pour l’activité commerciale locale. Politiques, pensez-y, on ne lâchera rien !

P.B.