La démocratie est-elle l'horizon indépassable de la pensée ?

Par Roger Garaudy A Contre-Nuit

[...] Si elle l'est, c'est un peu intellectuellement dérangeant : tout horizon indépassable de la pensée est intellectuellement dérangeant.
Si elle ne l'est pas, alors c'est dommage. On est si bien avec, même si on dit que la belle dame est capricieuse comme une garce, et surtout myope comme une taupe, incapable de résoudre les problèmes à long terme, les problèmes de fond dont dépendent, peut-être, la survie de nos sociétés ... Sans compter la question subsidiaire : par quoi la remplacer ?
Alors, l'est-elle ou ne l'est-elle pas ?
Nguyen Hoai Van
(*) Sauf que Hegel place la Fin de l'Histoire à la société bourgeoise prussienne de son temps.
(**) La dialectique matérialiste (marxiste) n'admettrait pas de fin au mouvement dialectique
La question "démocratie, horizon indépassable de la pensée ?" [...] a en fait une double origine :
1) D'abord, le concept ou du moins le terme "horizon indépassable de la pensée" a été utilisé pour le marxisme (par Sartre...).
2) Pour ce qui concerne la démocratie, lors de la chute du mur de Berlin, Francis Fukuyama, un fonctionnaire du Département d'Etat, inconnu au bataillon jusque là , a décrété la Fin de l'Histoire, arguant de la victoire définitive de la démocratie. Il admet tout de même qu'il pourrait avoir ici et là des reculs inévitables et des avancées nécessaires, mais l'idée de démocratie a triomphé globalement et définitivement. Pour peu qu'on soit comme lui hégélien et platonicien, ses arguments sont solides : il s'appuie sur Hegel qui a déjà pensé la Fin de l'Histoire (*), et sur le concept platonicien de la "reconnaissance", qui connaîtrait son plus grand développement dans la démocratie.
Ceci dit la question initiale persiste. Le mouvement dialectique de l'Histoire se terminera-t-elle avec la démocratie ? Ou, d'une façon plus "technique", peut-on considérer le mouvement dialectique seulement au sein de l'Idéal de Démocratie, considérant seulement les méthodes à mettre en oeuvre (démocratie plus ou moins directe, décentralisation, rôle de la société civile etc ...) afin de l' "optimiser" ?
Ou cette démocratie serait elle-même un terme du mouvement dialectique destiné fatalement à être dépassé ? (**)
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