[Vivre son diabète] Journée du diabète 2015 – L’Insulino Thérapie Fonctionnelle comme espoir

Par Neodandy @Mr_Esthete

Qu’il est paradoxal de consacrer une journée mondiale au diabète, une maladie qui ne prend aucune vacance, présente 365 jours par an. Pour autant, évitons l’alarmisme. Le plus problématique, année après année, réside dans un manque d’informations à destination du grand public. Aujourd’hui, le diabète sera ou ne sera pas une brève journalistique dans laquelle les mots de « type 1 » et « type 2 » se froisseront et seront traitées incomplètement. Pour certains patients, la croyance d’une solution efficace persiste. Pour beaucoup d’entre nous, chaque jour mérite d’être vécu avec plus de confort, plus de précision et avec le moins d’idées reçues et autres lourdeurs autour du diabète.

Le constat annuel se répète inlassablement : communication et apprentissage doivent toujours être des motivations pour les années à suivre. Intimement convaincu que ces deux éléments sont des solutions pour les patients et les personnes souhaitant comprendre, l’insulino thérapie fonctionnelle est « ma » réponse pour qu’elle puisse être « la » réponse de ce 14 Novembre 2015, journée mondiale du diabète. Après 1 mois, l’expérience mérite d’être de nouveau expliquée et d’en démontrer quelques bénéfices au quotidien.

L’insulino thérapie fonctionnelle : une adaptation au cas par cas.

La stabilité sur une semaine ne résulte que d’un ajustement d’un peu plus d’un mois … Aucune recette miracle n’existe.

L’insulino thérapie fonctionnelle peut se définir comme une approche possible du diabète. Cette manière de penser autrement le diabète revient, pour en simplifier le contenu, à adapter votre besoin en insuline en fonction de vos repas. En fond, cela suppose de connaitre les réactions d’un organisme diabétique : c’est-à-dire adapter un apport vital (« La dose pour soigner ».) et une dose utile au repas qui va être ingéré. (« La dose pour manger ».)

Le calcul se fond sur une réflexion pragmatique : comment faire pour qu’une personne diabétique puisse suivre un quotidien alimentaire d’une personne lambda ?  Dans les années 1980, les Allemands semblent avoir développé un modèle précurseur capable de répondre partiellement à cette problématique. Entre 1980 et 2015, le travail des mentalités ne doit plus prendre 35 ans ni être un confort encore jugé « optionnel ». L’insulino thérapie fonctionnelle repose sur des observations (Un problème de confort chez les patients = comment le résoudre en y ajoutant de la souplesse.) et un besoin de bien-être. La question de « bien vivre » la maladie a un intérêt psychologique et physique puisque les variations, les excès ou le manque de sucres dans le sang se signalent au corps par différentes alertes : mal-être, tremblements, difficultés à se mouvoir … L’interrogation concerne aussi la gestion de repas variés et leurs conséquences sur la santé.

Tout n’est pas rose mais, en ce sens, il s’agit d’une solution et d’un savoir majoritairement méconnu puisqu’il n’est pas dispensé à tous les patients en France. (Les services de pédiatrie abordent rarement la question par exemple.) A l’heure du progrès et des appels aux dons, un pas énorme serait effectué dans la sensibilisation au diabète. Cela passerait par une exposition au grand des explications, réflexions, apports et bénéfices d’une alimentation qui peut être appréhendée, calculée et gérée plutôt que vécue, subie et source de remords ou d’interdits alimentaires.

L’insulino thérapie : de la théorie à la pratique.

Le grand bénéfice, outre une variété des repas et petits déjeuners, consiste en une diminution des hypoglycémies. (Elles interviennent généralement lorsque le repas est pris plus tard ou par appréciation large d’un repas.)

Entre la sortie d’hôpital et aujourd’hui, peu de choses ont été faciles. Il faut accepter des réveils à la glycémie* élevée, vérifier le poids des aliments avant le repas, prendre de nouveaux repères ou les perdre, tenir compte des résultats des glycémies élevées pour faire du lendemain un jour plus stable et plus correct. Etant donné que l’ITF** est une alternative, un patient peut baisser les bras pour les milles raisons que l’on trouve à désespérer voire que « c’était mieux avant. » Ce n’est pas une recette miracle mais bien un cheminement dont la finalité est acquise étape après étape vers une équilibre appréciable, une sorte d’entre deux où l’apport d’insuline assure des résultats ni trop bas ni trop élevés. (Respectivement hypoglycémies et hyperglycémies.) Il faut bien garder à l’esprit que les premiers constats positifs mettent du temps : rien n’est magique pour, au contraire, revêtir une explication de plus en plus rationnelle. (Ce qui n’évite pas les hausses liées aux émotions, à des périodes de résistances, un mauvais passage de l’insuline …)

Calculette, cahier de suivi, et … balance culinaire sont les outils clefs et désormais quasi quotidiens. (Quoique la balance devient vite dispensable avec un discernement visuel des repas.)

Plutôt que de connaitre les risques d’une maladie non maîtrisée, il aurait fallu passer plus de temps à calculer des glucides, m’intimer, enfant, que beaucoup de résultats élevés peuvent se résoudre grâce à une balance alimentaire et une calculette. Presque tout le fil du problème tient à offrir une meilleure éducation du diabète et à une médiatisation qui  pratique, parfois, la politique du pire. Autour de la maladie, des milliers de patients gravitent, se perdent dans les multiples rumeurs lues sur Internet ou se heurtent aux difficultés de la maladie. Puisque le versant négatif caractérise les deux diabètes, imaginer cette journée mondiale de l’insulino dépendance par une possibilité d’un quotidien plus stable a un effet … Rassurant.

A l’image de la pompe à insuline, l’insulino thérapie fonctionnelle ne conviendra pas à tous. Le fond du problème ne consiste pas à laisser un message prosélyte vain. Le diabète ne prend, certes, aucun congé, et à sa manière, l’insulino thérapie fonctionnelle comporte ses contraintes caractéristiques : de la rigueur, un pesage des aliments ou, à défaut, d’une reconnaissance visuelle des aliments puis du calcul des glucides en fonction de la nature des aliments. (5% pour 100 g. de légumes, 20% pour 100 g. de féculents, 50% pour 100 g. de pain, au cas par cas pour des desserts …) Même si les repas prennent plus de temps à être préparés, même si les calculs mentaux décimaux sont pour le moins compliqués à 7h du matin, quelque chose vaut le coup dans cette peine. Après tout, un dessert ou un chocolat chaud n’a de mal, de temps en temps …

* La glycémie désigne le taux de sucre contenu dans le sang. ** ITF désigne l’Insulino Thérapie Fonctionnelle.