L'art de la savate selon Théophile Gautier

Publié le 23 novembre 2015 par Philostrate

Dans La peau de tigre l'écrivain Théophile Gautier s'intéresse de très près à l'art de la savate. Longtemps apanage des petites gouapes des faubourgs ou des militaires, ce sport de combat est alors en train de se codifier, l'adjonction de coups portés avec les poings faisant évoluer peu à peu la pratique vers la boxe française telle que nous la connaissons aujourd'hui. Mais en 1811, on ne parle encore que de savate et voici comment le père du Capitaine Fracasse décrit cette discipline dans une nouvelle intitulée Le Maître de Chausson : "La savate comme on la pratique aujourd'hui est un art très compliqué, très savant, très raisonné, c'est l'escrime sans fleuret. Il y a la tierce, la quarte, l'octave et le demi-cercle; seulement, dans l'escrime, on n'a qu'un bras, et à la savate on en a quatre, car les jambes, dans l'état actuel de la science, sont de véritables bras, et les pieds deviennent des poings. Les maîtres placent un coup de pied dans les gencives ou dans l'œil avec beaucoup de facilité; plusieurs décoiffent même leurs adversaires avec le bout du chausson…" Démonstration en images avec ces clichés de "Carterès et son élève Tampier au Boxing Club de France", extrait d'un album photo de Jules Beau, daté de 1898 et conservé à la BNF.

Source : http://gallica.bnf.fr