Grazia est Paris

Publié le 24 novembre 2015 par Laptitebulledelo @PtiteBulledElo


Comme vous pouvez le voir à en juger par sa couverture, le Grazia de la semaine rend hommage aux victimes des attentats de Paris. Environ un tiers de ce numéro est consacré aux terribles attaques, sans revenir sur les faits mais plutôt sur l'après : comment les Parisiens se relèvent et comment le monde nous a soutenu, par exemple. Des pages assez émouvantes et pleines d'espoir, même si j'en ai lu certaines le coeur serré et au bord des larmes. 

Toutefois, la rédaction nous propose également un contenu bien différent, dont un dossier assez axé sur l'environnement et un autre sur les parfums :) Commençons tout de suite avec la partie consacrée aux attentats du 13 novembre, si vous le voulez bien :) 

La rédaction nous raconte tout d'abord l'état dans lequel se trouvaient les Parisiens au lendemain de ces attaques : la plupart était bien entendu sous le choc, hébétée et en colère mais ceux qui cherchaient leurs proches, avec leurs photos devant Le Bataclan, étaient également malades d'inquiétude, en attendant de recevoir l'appel fatidique leur annonçant que ceux-ci allaient bien...ou pas (avec un focus bouleversant sur une maman cherchant sa fille Léa, tuée vendredi soir dernier...). Une "chape de plomb" s'est abattue sur Paris, lestée par le poids du chagrin du deuil et la vision des militaires en patrouille, rappelant que la France est en guerre. Un état qui n'a pas duré trop longtemps, les Parisiens prenant la décision de prendre sur eux pour aller boire en terrasse et sortir de chez eux, afin que ces tarés ne gagnent pas : beaucoup ont promis de "vivre plus fort", d'aimer, de danser, de boire, de manger des gourmandises, sans retenue et ça c'est beau, ça c'est la France! On a attaqué la jeunesse pour ce qu'elle est et bien cette jeunesse, accompagnée de ses aînés va continuer à s'amuser comme elle l'entend. Et surtout, elle ne va pas tomber dans le piège de la méfiance envers autrui et de la paranoïa, elle a bien d'autres choses plus amusantes à faire! Ces propos sont illustrés par plein de témoignages de jeunes, comme Samira, Claudine, Olivier, Virgil et Boudjema :) 

D'autres témoignages arrivent ensuite, ou plutôt de jolis textes et des dessins réalisés par des artistes et des blogueurs, qui sont plein d'amour, d'espoir et de tolérance. J'ai en revanche versé une petite larme en lisant la lettre à Djamila de Laurence Mahéo, qui rend hommage à "sa Parisienne, sa musulmane", sa meilleure amie qu'elle a perdue le 13 novembre...

Grazia fait également un tour d'horizon de tous ces pays qui nous ont témoigné leur soutien, comme la Tunisie qui a déclaré "nous sommes tous français", le Japon qui a doté sa Tour de Tokyo des couleurs tricolores, l'Inde où des gens se sont recueillis à New Delhi devant l'Ambassade française ou encore l'Espagne, à qui tout ceci rappelle le douloureux attentat de Madrid en 2004...

On a également une petite liste des hashtags qui ont marqué ces tristes jours, comme #PorteOuverte, #RechercheParis, #MonMeilleurSouvenirduBataclan ou encore #JeSuisEnTerrasse mais également des petites histoires qui réchauffent le coeur comme celle du "héros du local technique" qui a sauvé une dizaine de personnes en tenant la porte du local fermée, celle de Daniel Psenny qui a secouru les premières victimes du Bataclan en sortant de chez lui (et s'est pris une balle dans le bras), Isabelle qui est venue en aide à un jeune touché au ventre en attendant les pompiers ou encore les taxis qui ont éteint leurs compteurs pour conduire les rescapés aux hôpitaux les plus proches.



Le magazine s'est aussi rendu à Lunel, ville du Sud de la France qui a perdu pas mal de ses jeunes partis en Syrie pour combattre...Sa communauté musulmane est bien sûr atterrée par ces attentats, qu'elle condamne vivement même si elle sait que certains ne manqueront pas de confondre musulmans pratiquants et respectueux des autres et islamistes forcenés. Toutefois, tous affirment qu'ils sont "prêts à défendre la France"et qu'ils se plieront sans aucun souci aux contrôles de police, n'ayant rien à se reprocher. Ils aimeraient juste que leurs enfants ne partent plus pour se battre et mourir dans un combat qui n'a rien de sensé ou d'humain...

Grazia finit par un petit dictionnaire des termes que l'on entend ou utilise beaucoup trop à mauvais escient. On devait par exemple ne pas parler d'Etat Islamique mais utiliser le terme ISIL en anglais, désignant Islamic State of Iraq and the Levant, donc le califat dirigé par Abou Bakr Al Baghadi dont le but est de tuer tous les non musulmans. Le salafiste est un mouvement intégriste de l'Islam, c'est-à-dire qu'il veut que l'on défende l'intégrité de la religion musulmane et que l'on retourne à son essence, aka sa vision la plus ancienne et archaïque ; le salafisme djihadiste en est la branche la plus dangereuse car c'est lui qui demande à ses membres de prendre les armes. Et sinon, "djihad" ne veut pas vraiment dire "guerre sainte" mais fait plutôt référence à une lutte, un effort, pas forcément armé : le djihad peut-être personnel comme le djihad du coeur, de la langue ou de la main qui désignent respectivement une "lutte contre ses désirs", "l'éducation et le conseil" et l"'écriture, le fait de s'instruire et d'enseigner" : tous les djihad ne sont donc pas tous guerriers ;) 

Passons ensuite à Marion Cotillard, qui nous parle de ses projets cinématographiques mais aussi de son engagement environnemental. Côté ciné, l'actrice française est donc à l'affiche de McBeth aux côtés de Michael Fassbender, qu'elle retrouvera pour la transposition du jeu Assassin's Creed sur grand écran. Elle nous explique que son personnage dans McBeth est aux antipodes de sa propre personne, car elle est plutôt très calme et consciente de ses angoisses pour mieux les contrôler avant qu'elles ne la contrôlent ; quant à Assassin's Creed, elle se dit rassurée de retrouver des têtes connues sur le plateau (Mr Fassbender donc mais aussi Justin Kurzel) et avoue avoir accepté de jouer dans ce film à gros budget uniquement parce qu'elle était à l'aise avec le réalisateur et que ce dernier avait une vraie vision de l'histoire. La jeune femme refuse en revanche de marcher sur ses consoeurs pour décrocher un rôle et refuse de jouer le jeu de la rivalité, bien trop "amoureuse" des actrices. La COP21 ayant lieu dans les prochains jours, on parle bien sûr d'environnement! Marion Cotillard, on le sait, est très engagée pour cette cause et elle va faire son possible pour être présente pour cette conférence (si son planning de tournage le lui permet) : elle estime également que faire du mal à la planète, c'est se faire du mal à nous mêmes, puisque comme elle le dit très justement, nous avons cruellement besoin d'elle alors qu'elle se porterait sûrement mieux sans nous! En revanche, elle ne tombe pas dans le discours alarmiste qui veut que l'on ne fasse plus d'enfants, tellement le monde se porte mal : il suffit d'adopter les gestes verts au quotidien et que les autorités veuillent bien démocratiser les solutions qui existent déjà à petite échelle ; elle mise également sur l'éducation de son petit garçon pour qu'il soit un cityen respectueux de la planète tout simplement. Une interview à l'image que je me fais de Marion Cotillard sans langue de bois mais en retenue et qui a eu lieu dans son appartement londonien, tout simplement :)  

On reste sur le thème "green" avec un focus sur la marque de chaussures Veja : cette griffe Made In France s'est donné pour mission de réaliser des jolies baskets respectueuses de la planète et des travailleurs. Pour ce faire, ses deux fondateurs Sébastien Kopp et François Ghislain Morillion sont allés chercher les matières premières en Amazonie : dans la région de l'Acre pour le caoutchouc naturel des semelles et de la réserve Chico Mendes plus exactement, au Nordeste pour le coton dans une exploitation "sans pesticides ni engrais chimique", entre autres. Les chaussures sont ensuite acheminées en France par le biais de l'association Ateliers sans Frontières, "qui s'occupe de personnes en réinsertion professionnelle" Ces deux parisiens issues de grandes écoles de commerce ont eu envie de changer les choses, et de participer à la lutte contre la déforestation amazonienne, tout en soutenant l'emploi et l'artisanat local, avec des exploitations à taille humaine. Et depuis 7 ans, leur succès ne se dément pas :) Comme quoi, c'est possible ;) 




C'est bientôt Noël et qui dit Noël dit parfums  :) Je ne suis pas la seule à faire cette association d'idées, dites-moi? Grazia y consacre donc un dossier et commence par ces parfums mystérieux dont le jus est noir : noir pour le mystère (mais que contient-il?) , noir pour l'élégance et le luxe. Les marques ne s'en privent plus, en témoignent le Black Musk de The Body Shop, l'Angélique Noire de Guerlain, l'Eau Noire de Christian Dior et le Narcisse Noir de Caron. Autre tendance en la matière, les parfums aux notes joyeuses, à l'instar de La Petite Robe Noire de Guerlain ou La Vie est Belle de Lancôme : les fruits rouges, les notes fleuries ou vanillées, le néroli et le poivre de Sichuan sont au rendez-vous, pour un shot de chaleur et de bonne humeur, dont on a tant besoin, surtout en ce moment. Certains n'hésitent pas à s'associer à de grands pâtissiers pour créer des parfums gourmands mais chics et équilibrés, comme Roger Gallet et Popelini pour le Chou Fleur de Figuier. Pendant ce temps, les plus grandes maisons ont opté pour une collection de parfums façon bibliothèque, hissant leurs fragrances au rang de classiques qui parlent aux érudits exigeants en matière de parfum : on pense aux Olfactories de Prada (composée de 10 fragrances), aux Exceptions de Mugler (6 créations) ou encore Le Vestiaire des Parfums d'Yves Saint Laurent :) 



Jolies photos! 




Voici, pour info, la couverture qui, je pense, était prévue à la base pour ce numéro : 

Un numéro plutôt réussi pour moi : Grazia revient sur sa terrible tragédie de la semaine dernière et honore largement les victimes et les Parisiens courageux, mais, en proposant d'autres sujets, la rédaction arrive, selon moi, à faire la douloureuse transition avec le "ce qu'on fait après". Beaucoup de blogueurs et de blogueuses ont été critiqués pour avoir posté juste après les attentats : je pense qu'il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse à cette question de "délai de reprise des publications" car chacun réagit à sa manière. Certains veulent écrire tout de suite, soit sur le sujet, soit sur autre chose pour se changer les idées, tandis que d'autres ont besoin de temps pour revenir, c'est comme ça et je pense qu'on ne peut pas juger un journaliste ou un blogueur là-dessus. Qu'en pensez-vous? Avez vous aimé ce numéro? 


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