Esther Tellermann/Voix à Rayures

Par Angèle Paoli
« Poésie d'un jour
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VOIX À RAYURES

Pour Henri        


Dans le nom du troisième
et sa boucle
j'emplissais le monde
d'épilobes
  de socles
de gneiss  et de
doubles reflets
et sur l'ancienne mer
là où l'homme
avait pris la couleur
j'attendais le faucon

la ville de douze étoiles.




Rêve maintient
le rêve  si
ne sommes trop lourds
   inventons
une noce
une couche animale
à l'intérieur de la vague
  si
chevauchons nos syllabes
d'une passe
  à l'autre
et nos rires comme
paquets d'émeraudes

trouent le souvenir.




Je le fis
neige hospitalière
  craquelures
jardins lavés
d'Europe
reste d'un chant ancien.
Je le fis
association de l'air
  sillon qui n'ensevelit

dépose dans sa force.




Là j'ai croisé
Les eaux musicales.
Brumes enveloppaient nos promenades
Nous étions
rameurs  nous
promenions l'archet
sur les mondes creux
devenus plus légers
nous maintenions le rêve
nous nous fîmes
  pluie
pour sérier l'absence.




Esther Tellermann, « Voix à rayures » [extrait], Le Poème Meschonnic, Revue littéraire Faire Part, 2008, pp. 161-162.


Voir aussi :
- (sur Poezibao) une fiche bio-bibliographique sur Esther Tellermann.



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