COP21 : est-il déjà trop tard pour sauver la planète ?

Publié le 01 décembre 2015 par Raphael57

Après avoir analysé quinze ans de déni lié à la "guerre contre le terrorisme" dans mon précédent billet, nous allons nous intéresser aujourd'hui à un demi-siècle de déni écologique. Voici, en effet, que les dirigeants politiques prennent subitement conscience en 2015 de la gravité du réchauffement climatique. Il est vrai que les épisodes météorologiques extrêmes ont eu tendance à se multiplier un peu partout sur la planète, depuis les chaleurs de Californie jusqu'aux tsunamis en Asie, en passant par les hivers glaciaux à New York. C'est pourquoi, ce billet aura pour modeste ambition de présenter succinctement les enjeux de cette COP21.

Les événements climatiques extrêmes

Commençons par cette infographie, qui présente le triste record enregistré en 2013/2014 :

[ Source : Nouvel Obs ]

Les catastrophes climatiques ont été de plus en plus fréquentes ces dernières années :

[ Source : Boursorama ]

Rien que pour l'année 2014, voici une carte des principaux événements climatiques dans le monde :

[ Source : http://blog.rts.ch ]

Le réchauffement climatique

Une petite synthèse sur la question :

Quelques repères historiques

Depuis le premier colloque international sur le climat en 1972 jusqu'à la COP21 en 2015, de nombreuses dates importantes ont émaillé la prise de conscience écologique :

[ Source : L'Est éclair ]

L'institutionnalisation du problème écologique a lieu avec la création, en 1988, du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) et un premier rapport remis en 1990. La première COP, quant à elle, se tiendra en 1995 à Berlin et inaugurera une procédure décisionnelle originale, qui perdure jusqu'à aujourd'hui : la validation d'un accord si aucun pays ne s'y oppose...

On notera que le protocole de Kyoto, en 1997, fut en quelque sorte le premier accord international contraignant, qui imposait aux pays développés - et à eux seuls - une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de 5,2 % par rapport à 1990... avec un résultat calamiteux, car depuis ce sont les grands émergents qui ont pris le relais de la pollution de masse sur terre ! Et l'incurie danoise a conduit, en 2009, à un échec retentissant à la conférence de Copenhague (COP15), alors même que se jouait le remplacement du protocole de Kyoto arrivé à son terme.

Or, pour la COP21 de Paris, le représentant américain a d'ores et déjà fait savoir qu'il "n'y aura pas d'objectifs de réduction juridiquement contraignants comme cela avait été le cas à Kyoto". Dont acte.

Précisons aussi que le rapport Meadows de 1972 tient, quant à lui, une place à part, puisqu'il constitue la première étude scientifique d'envergure qui souligne les dangers écologiques de la croissance économique. D'où son titre : The Limits To Growth, traduit en français sous le nom Halte à la croissance ?. Ai-je besoin de dire que ce rapport, commandé par la Club de Rome en 1970, fit débat dans toutes les communautés du savoir ?

Les enjeux de la COP21

Tout est dit dans cette petite vidéo :

Si l'on regarde l'infographie ci-dessous, on voit que l'enjeu principal est de parvenir à des mesures suffisantes pour limiter le réchauffement global à 2°C. Mais au-delà des déclarations d'intention, il y a loin de la coupe aux lèvres en politique, puisqu'un accord contraignant (d'ores et déjà refusé par les Américains, rappelons-le) nécessite l'absence d'opposition des 196 parties prenantes ! Et quid des contrôles indispensables pour s'assurer que chaque État met bien en oeuvre les réductions d'émissions auxquelles il s'est engagé ?

En outre, il faudra trouver un accord sur les 100 milliards de dollars de fonds publics et privés que les pays développés ont promis de verser chaque année, d'ici à 2020, pour permettre aux pays en développement de faire face au réchauffement climatique.

[ Source : Novethic ]

En définitive, certes rien n'est encore joué, mais le travail à abattre pour arriver à un accord contraignant est digne d'Hercule !