Le guide du mauvais père, T1

Par Belzaran


Titre : Le guide du mauvais père, T1
Scénariste : Guy Delisle
Dessinateur : Guy Delisle
Parution : Janvier 2013


Guy Delisle est un auteur canadien qui s’est fait connaître dans le petit monde de la bande-dessinée par ses récits de voyage dans des pays tous plus intéressants les uns que les autres. Il a atteint la consécration avec « Chroniques de Jérusalem », auréolé d’un Fauve d’Or au Festival International de la Bande-Dessinée d’Angoulême en 2012. Fort de cette reconnaissance, il décide alors de mettre en pause ses récits de voyages pour proposer « Le guide du mauvais père », un ouvrage autobiographique bien plus léger. Le tout paraît chez Shampooing, dans un format manga. Cela pèse quand même 190 pages pour une dizaine d’euros.

Ce qui marque d’emblée est l’aspect bloguesque de l’ensemble. On est dans la pure anecdote père/enfant dessiné avec un trait simple et sans fioritures. Ainsi, les « cases » sont nombreuses, les blancs importants. Tout se passe donc essentiellement dans le dialogue (et les silences qui en font partie). Le tout en lien avec son fils (l’aîné) et sa fille (plus jeune).

Un auteur attendu au tournant

J’avoue que j’attendais un peu Delisle au tournant. Ses livres ayant une part d’intérêt non-négligeable liée au côté documentaire, j’étais un peu curieux de voir ce que pouvait donner un ouvrage purement humoristique. Force est de constater que c’est plutôt réussi. Même si le thème du père indigne et cynique n’est pas nouveau, l’auteur possède un vrai talent dans les réparties et les situations. Quant à savoir où est la part de vrai là-dedans… Les anecdotes font donc mouche, les chutes sont drôles et, chose à signaler, les dialogues aussi. Les situations sont souvent assez longues, même si le format du livre donne des impressions de longueur un peu biaisées.

Cependant, force est de constater que le livre se lit un peu vite, et ce malgré les 190 pages. Le dessin très simple, les nombreux silences, le fait qu’il n’y ait en moyenne que deux dessins par page donnent un rythme de lecture bien trop soutenu. Et la frustration guette à la fin de l’ouvrage. Pas étonnant qu’un tome deux soit sorti depuis. On atteint un peu la limite de ces livres typés blog. En recueil, ce n’est pas forcément toujours adapté. Le même sentiment m’avait touché lorsque j’avais découvert les recueils de Bastien Vivès dans la même collection. Certes, chaque livre n’est pas bien cher, mais l’ensemble est excessif.

Au final, ce « Guide du mauvais père » montre que Guy Delisle est tout à fait capable de séduire sans le background d’un pays exotique. Son humour fait mouche et la lecture est un vrai plaisir. Cependant, à 10 euros le bouquin, vous risquez de rester un peu sur votre faim à la fermeture de l’ouvrage. A vous de voir.