Voter ou travailler ? Nora n'a pas le choix.

Publié le 06 décembre 2015 par Despasperdus

Nora n'a pas le choix, il est 6 h du matin ce dimanche, elle attend le RER. Après deux heures de transport, elle sortira du métro pour rejoindre ses collègues et les cons-ommateurs.

Nora n'a pas le choix, après avoir revêtu son uniforme, elle rejoindra son poste de caissière, profession occupée à 80 % par des femmes. D'ailleurs, ce sont elles qui sont les plus victimes de la précarité, du travail partiel imposé et du travail dominical.

Nora n'a pas le choix, le magasin de la grande enseigne où elle est salariée se situe dans une de ces nouvelles zones touristiques internationales, invention de la loi Macron.

Nora n'a pas le choix, d'ailleurs, les guides touristiques louent le quartier de Beaugrenelle pour son architecture et son passé historique et culturel.

Nora n'a pas le choix, la loi Macron, qui n'a pas été rejetée d-é-m-o-c-r-a-t-i-q-u-e-m-e-n-t par des parlementaires qui de leur vie n'ont jamais travaillé comme simples fonctionnaires ou salariés avant d'être élus, ne comporte aucune disposition pour prioriser la vie démocratique.

Nora n'a pas le choix, elle doit travailler un jour d'élections parce que le consumérisme et les profits sont plus importants que la démocratie pour les défenseurs de la loi Macron.

Nora n'a pas le choix, quand elle sortira de la rame de RER, les portes de son bureau de vote seront fermées.

Nora n'a pas le choix, comme tous ces forçats du dimanche, elle est devenue une citoyenne de seconde zone.