Moto 360, quand la technologie et la mode se croisent

Publié le 08 décembre 2015 par _nicolas @BranchezVous
Exclusif

On ne peut faire abstraction de la mode lorsqu’on parle de montres intelligentes. Motorola le reconnaît.

Motorola a eu un succès d’estime avec sa première génération de Moto 360. Cette année, la compagnie décline sa montre en trois versions, qui héritent des évolutions d’Android Wear.

Une montre, c’est d’abord un bijou

Motorola, tout comme Apple, comprend qu’une montre est un objet de luxe et un élément de distinction. La montre-bracelet fait office de bijou, est indicatrice de la personnalité, du rang social et des goûts de son propriétaire. L’an dernier, la Moto 360 n’offrait qu’une seule grandeur de boîtier de style industriel offert en quelques finis.

Cette année, pour plaire à plus large public, la deuxième génération de Moto 360 est offerte en deux tailles : 42 ou 46 mm. Le plus petit des formats offre deux largeurs de bracelets (16 ou 20 mm), tandis que le grand boîtier n’est offert qu’avec un bracelet de 22 mm. Toutefois, vous pouvez assortir n’importe quel bracelet acheté chez un bijoutier à une Moto 360.

Motorola nous a envoyé deux modèles d’essai : celui pour femme de 42 mm avec un bracelet de 16 mm, et la version pour homme de 46 mm.

La montre de 46 mm a fait l’unanimité au sein de mon entourage. Le boîtier en acier brossé et le bracelet de cuir épais couleur tabac donnent un style classique tout en affichant un certain modernisme. C’est une belle montre qu’on est fier de porter en toute occasion.

L’écran, même s’il s’améliore, n’est pas encore parfait. La fameuse bande noire au bas de l’écran, servant à dissimuler un capteur de luminosité, dérange tout de même.

Après les fleurs vient la critique. La montre pour femme n’a pas eu d’accueil favorable. Deux éléments sont ressortis : la disproportion entre le bracelet et le boîtier qui donne une allure étrange, et la qualité du bracelet qui ne rendait pas justice au joli boîtier doré.

L’écran, même s’il s’améliore, n’est pas encore parfait. La définition et les contrastes pourraient être améliorés. La fameuse bande noire au bas de l’écran, servant à dissimuler un capteur de luminosité et permettant des contours plus fins, dérange tout de même. Motorola reconnaît ce fait en offrant des visuels de cadrans camouflant bien ladite bande.

Par contre, il n’y a rien à redire sur l’assemblage et la finition des produits. Les matériaux sont d’une bonne qualité, ce à quoi l’on s’attend d’un produit à ce prix.

Je salue le travail de Motorola qui comprend de façon claire que pour vendre une montre, on doit plaire à tous les goûts et offrir de la variété. Les montres ne se cachent pas : elles doivent plaire à nues. Motorola offre d’ailleurs un guide de sélection pour vous aider à choisir la taille qui correspondra à vos goûts.

Les montres intelligentes qu’on recharge

Avant de parler de l’utilisation, abordons le problème majeur de toutes les montres intelligentes : leur autonomie. Même si la version de 46 mm offre une autonomie réelle d’une longue journée en utilisation normale avec le mode ambiance activé (écran toujours allumé), il n’en reste pas moins qu’on doit la recharger le soir venu. En désactivant le mode ambiant, on perd en naturel et l’on se retrouve avec une plaque noire au poignet, ce qui est évidemment moins joli. La montre de 42 mm peut faire une grosse journée seulement si le mode ambiant est désactivé.

Tant que les montres intelligentes n’offriront pas une autonomie de plusieurs jours, ça demeurera un irritant. Exemples simples : qui veut traîner un chargeur supplémentaire pour un week-end au chalet ou qui veut lever le poignet et ne pas voir l’heure en fin de soirée?

Les Moto 360 se rechargent sans fil (norme Qi). Elles sont accompagnées d’une jolie station d’accueil qui fait office de cadran-réveil, la concurrence devrait prendre exemple sur Motorola.

Gain en maturité, mais toujours muette

Android Wear a maintenant plus d’un an et demi. Android Wear est régi de façon beaucoup plus serrée qu’Android par Google. Cette approche offre une cohérence entre toutes les montres, mais limite la créativité des manufacturiers.

Pour pouvoir utiliser la montre, on installe l’application Android Wear sur notre téléphone (aussi disponible pour iOS) et on suit les instructions. Un accessoire Android Wear est un compagnon à notre téléphone, il n’y a pas d’application à installer ou de configuration à faire sur la montre. C’est l’application sur le téléphone qui assure la synchronisation avec cette dernière.

Le plus gros irritant de la Moto 360 et des autres produits Android Wear est l’absence de haut-parleur. Recevoir un appel et ne pas pouvoir y répondre à moins de sortir notre téléphone de notre poche, c’est gênant.

La montre intelligente est d’abord un centre de notifications. Toutes les notifications du téléphone sont répliquées sur la montre. En plus, les cartes Google Now sont incluses pour donner de l’information contextuelle supplémentaire. Ce centre de tri au poignet est fort pratique pour les applications les mieux codées. Par exemple, dans les applications musicales, nous pouvons contrôler le volume, la mise en pause ou changer de piste. Les applications n’offrant pas de notifications interactives ne permettent que de les voir et les rejeter. En quelques clics, on peut désactiver celles qui sont trop bavardes.

Pour maximiser l’utilité de la montre, on peut lui dicter de nombreuses commandes. La recherche vocale fonctionne bien, mais nécessite un langage assez précis. On préférerait l’usage d’un langage plus naturel pour se sentir plus rapidement à l’aise lorsqu’on dicte nos commandes.

Le plus gros irritant de la Moto 360 et des autres produits Android Wear est l’absence de haut-parleur. Recevoir un appel, le voir sur notre montre et ne pas pouvoir y répondre à moins de sortir notre téléphone de notre poche, c’est gênant. Pensons aussi aux applications de navigation et d’entraînements qui ne peuvent qu’utiliser la vibration comme rétroaction.

Les applications

Dernièrement, Google a simplifié l’accès aux applications de la montre et certains développeurs en tirent bien avantage : on peut voir nos soldes bancaires, interagir avec une liste de tâches, etc. Mais, il reste encore du travail à faire, on sent que beaucoup d’entre elles sont encore expérimentales.

Il n’existe pas de service incontournable pour les montres intelligentes. Ce qui s’en rapprocherait le plus serait les applications de sports et de santé. Motorola intègre l’application Body qui fait office d’entraîneur virtuel : comptabilisation de calories, poids et activités. Le podomètre fonctionne bien et le moniteur cardiaque est fiable, mais il nécessite qu’on porte la montre assez serrée contre notre poignet (ce qui ne plaît pas à tous). Le chic des montres n’en fait pas les meilleurs compagnons d’entraînement, Motorola prévoit, d’ailleurs, mettre en marché une version sport de la Moto 360 avec GPS intégré.

Les développeurs peuvent maintenant ajouter des complications interactives aux cadrans. Taper sur la date affiche notre prochain rendez-vous et certains cadrans de Motorola intègrent Shazam, c’est pratique.

La Moto 360 et iOS

Sous iOS, les données de santé ne se synchronisent pas à l’application Health et notre modèle à l’essai perdait sa connexion Bluetooth fréquemment. C’est agaçant et nous n’avons pas pu identifier la cause du problème. Dans l’ensemble, l’expérience sous iOS est bridée par rapport à celle sous Android, mais tout de même intéressante si vous êtes un gros utilisateur de l’écosystème Google. Il n’y a toutefois pas beaucoup d’applications tierces qui tirent avantage d’Android Wear dans l’environnement Apple.

Conclusion

Les montres sont des produits très personnels, qu’elles soient intelligentes ou non. La nouvelle génération de Moto 360 s’est améliorée sous tous ses aspects et la famille s’est élargie pour plaire à plus de gens. Le modèle de 42 mm est disponible à partir de 379$ sur le Play Store, le modèle de 46 mm quant à lui est exclusif à Best Buy et Telus à partir de 429$.

Malgré tout, je pense que la montre intelligente demeure un produit de niche. Si l’on compare aux montres classiques, leur pérennité n’est pas garantie et elles restent d’abord des compagnons à nos téléphones. Si vous décidez de faire le saut, vous choisirez d’abord le modèle qui sied à votre style et la Moto 360 pourra certainement plaire à plus d’un.