Malek Boutih à la mode Chandeleur : le repenti converti et retourné comme une crêpe

Par Sergeuleski

 
Mélenchon refuse de "trancher entre des nuances de gris"

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   Malek Boutih ou la nouvelle gauche ! Celle de Valls, dans le cadre d'une répétition générale de l'élection présidentielle de 2017, qui demande à l’électorat de la gauche et du PS de voter LR-UDI pour faire barrage au FN.

Pas si nouvelle que ça cette gauche-là ! C'est la fausse gauche PS du mois d'Avril 2002... le 21 plus précisément qui a vu Le Pen père au second tour de la présidentielle contre Jacques Chirac ; et Jospin de nous demander de barrer la route au FN ; un FN qui terminera à 20% contre Chirac.


Aujourd'hui, le PS a retenu la leçon et demandera le même élan « républicain » à son endroit car… devinez quoi ! Quinze ans plus tard, le PS travaille à un second tour de la présidentielle en 2017 qui verra cette fois-ci, un François Hollande face à la fille le Pen.

   En service commandé, Malik Boutih fait le job que lui demande Valls ; le député socialiste réagit violemment à l'annonce de Jean-Pierre Masseret, candidat PS : arrivé 3è, il a décidé de se maintenir au second tour des élections régionales dans le Grand Est contre le FN et l’UDI-LR. Il refuse cet élan républicain de 2002 où l’électorat de gauche se résoudra à voter pour Jacques Chirac.

Car la gauche, la vraie donc, pour Malik Boutih (1), c’est celle qui est cause du FN et qui demande à son électorat de voter à droite.

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   Le 16 novembre, sur France Inter, à la matinale, heures tapantes, à la fraîche, c’est Malek Boutih l’invité : ICI .

Autre sujet, même registre. La chasse est ouverte !

Député PS, Malek Boutih franchira le Rubicon allègrement. Imaginez-vous ça : 80% de ses interventions, ce matin-là, sur l'antenne conviendront à toute la droite, du FN aux centristes :


« Il faut en finir avec la sociologie, la pleurniche et les soi-disant causes sociales qui seraient responsables de la radicalisation de Français musulmans !»


« J'en ai marre du procès d'intention qui dit que la France est toujours raciste et les autres toujours victimes" – après 20 ans de militantisme à SOS Racisme et une culpabilisation de chaque instant du « Français de souche », quel retournement !


« Je suis républicain parce qu'il y avait une bibliothèque en bas de chez moi (Neuilly-sur- Seine – ndlr), et pas une salle de rap » - le Rap rendrait anti-républicain ? Ou bien alors, Boutih essaie de nous dire que le Rap est l’expression d’une prise de conscience du fait suivant : des millions de Français des « quartiers » sont privés de République et de ses valeurs ?


« La fameuse séparation entre les quiétistes, ceux qui veulent prier et ceux qui passeraient au terrorisme est artificielle. » Mais alors : tous terroristes potentiels ces Musulmans quiétistes ?


« Des jeunes issus de ces quartiers n’en peuvent plus, ils ont envie d’être engagées, qu’on leur donne une chance de combattre ces gens-là. Nous avons une armée républicaine potentielle sur le territoire. » - Apologie d’une guerre intestine entre Français issus de la colonisation et de l'immigration autour de la religion musulmane sur notre territoire ?


   Et puis, last but not least : « On ne peut pas considérer que le port du voile est normal »

   N'en jetez plus, la poubelle est pleine Monsieur Boutih.


   Comme quoi... des attentats, une centaine de morts, et tout le monde rentre se mettre au vert au côté d'une droite expéditive ; c'est l'Assemblée nationale issue du Front populaire qui vote les pleins pouvoirs à qui on sait. Heureusement pour Boutih que la "fausse gauche" est à l'Elysée et à Matignon ! Il peut encore faire illusion même s'il s'agit bel et bien d'un ralliement aux idées de droite : l'affirmation de l'absence de déterminisme social dans le destin individuel de chaque être humain.


   Anti-Musulman, anti-rap, anti-sociologie, Boutih récidivera quelques jours plus tard sur BFMTV face à Finkielkraut avec lequel il finira par faire « risette » : ICI

Là, Elkrief et BFMTV boivent du petit lait. Faut dire que depuis quelques semaines, au côté de Marine le Pen, Malek Boutih et son biais franchement anti-Musulman - véritable sésame pour quiconque souhaite faire son entrée dans les médias -, a son fauteuil chez BFM : c'est quand il veut à l'heure qu'il veut. Car enfin comment dire tout le mal que l'on pense des Musulmans - " Antisionistes, antisémites, violents, ringards et sous-éduqués" selon la grille de lecture des médias atlantistes et proches d'Israël sans l'aide de ce qu’on appelle " le beur de service » car si tous les antisémites ont « leur Juif » ( Renaud Camus et Richard Millet… Finkielkraut), tous les racistes ont « leur Arabe » qui dira tout haut ce que vous pensez tout bas... et qui le dira tellement mieux que vous, avec tellement plus de force, décomplexé, dans la mesure où il ne serait être accusé de racisme ou d'islamophobie.


   Des millions de chômeurs, des départements, des régions sinistrées, crise du logement, précarité, relégation, des dizaines de millions de salariés qui sont passés par la case chômage et la case SDF en trente ans - divorces, suicides, maladies, pauvreté ; des inégalités qui ont explosées, des millions d'individus qui n'ont connu et qui ne connaissent qu'un parcours de discriminations et de vexations sans nombre, un mondialisme rapace et vorace qui veut la peau de notre système social européen - véritable civilisation en soi -, et qui n'a qu'un modèle à proposer : travailler plus, gagner moins, baisser la tête et consommer - mal-bouffe et abrutissement !


Aucun rapport avec un FN à 40% et une abstention de 50%  ?

Que nenni...

Jamais de la vie !


   Malek Boutih a une autre explication : seule la complaisance de la "gauche" - complaisance à l'endroit de la religion musulmane et des entorses à la laïcité -, est responsable nous dit Boutih, le député PS aux analyses de droite.


   A la tête de SOS-racisme, vingt années durant, avec son « touche pas à mon pote – (musulman) » aujourd’hui le même Malek Boutih nous explique que le pote ne l’est plus, et que la condamnation du racisme ordinaire du petit blanc européen de souche cachait une complaisance coupable, voire criminelle, à l’endroit de la menace de l'Islam sur la laïcité.

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   Enthousiaste et pressé, chez BFMTV ou à France Inter... droit et enjoué, Boutih c’est l’élu qui n’en revient pas, qui n’en est jamais revenu, et qui connaît sa chance : la députation ; et tous savent à son sujet que le soupçon d’ingratitude peut être écarté sans risque.


C'est sûr ! Malek Boutih affiche une gratitude sans bornes pour un système électoral qui privilégie depuis près de 20 ans, des individus falots, des individus gestionnaires de commandes, des chargés de clientèles électorales et d’affaires, selon le principe qui veut que ce soit celui qui paie et qui distribue les récompenses qui décide ; Malek Bouthi le sait mieux que quiconque car la gauche PS c’est la gauche qui n’a jamais donné sa chance à un seul émigré : en ce qui concerne Boutih, le PS mettra vingt ans à accepter qu’il soit député car les petits blancs du PS n’aiment pas partager et moins encore, céder leur place (2).


Alors, vous pensez bien : Boutih qui est à la politique ce que les Harkis sont à l’histoire de la dé-colonisation, sait ce qu’il doit au PS et au système ; manifestement, les mots ne lui manquent pas quand il s'agit de renvoyer l'ascenseur. C’est sûr, l’ingratitude n’est pas de mise chez Boutih !

Et d'un !


   Dans les replis sinueux de son cortex cérébral, de circonvolution en circonvolution – faut croire qu'une fois nommé et en place, manifestement on apprend vite, et l'on prend le pli tout aussi rapidement ! -, Malek Boutih n’a de cesse de creuser son sillon ; toujours le même.


Et c'est alors que... pas à pas, sans éclat ni tapage, par la petite porte, porte de derrière pour ainsi dire... mois après mois, année après année, on s’y traîne, debout mais couché, lentement mais sûrement, de flatterie en flagornerie, alléché par l’odeur d’une promesse de reconnaissance au sein du grand barnum politique et sociétal... et puis, par un beau matin, on retrouve ses chaînes, le bruit de son cliquetis et son entrave, celle dont on croyait s’être débarrassé car la décolonisation doit trop, beaucoup trop à une bourgeoisie européenne indisposée par le spectacle de l’humiliation, de l’exploitation et du mépris - la couleur de son sang, l’odeur de son urine, la crasse et la sueur de son assujettissement ; d’où ce retour, non pas du refoulé, mais bien plutôt, un retour à la case départ ; là d’où l’on vient et que l’on n’avait jamais vraiment quitté faute d’avoir été l’acteur majeur de sa libération. Faut dire que le colonisé esclave « bonne à tout faire » et « à servir à tout » a été promu par son maître qui aura la charité d’en faire son « camarade » de parti ; et c’est le ridicule qui accompagnera tôt ou tard son ascension grotesque au côté de son maître ; orgueil et fourvoiement, on parlera alors de trahison, d’une rare laideur, qui nous inspirera néanmoins de la pitié… pitié face à cette erreur monumentale : coucher avec le mépris qui a décidé de tout… de votre condition d’être au monde, à peine humain, en l’occurrence.


Et c'est alors que l'intéressée ira jusqu'à tenir le fouet qui punira ses congénères. Et c'est aussi celui qui a participé à "La marche des beurs pour l’égalité" qui échange son lexique et son codex de militant du droit et de la justice pour tous contre une langue de bois au service de la domination du plus fort sur le plus faible : encore une fois, le dominé se soumet à son Maître.


« Django » le long métrage de Quentin Tarantino à propos de l'Esclavage, nous en donnera quelques exemples aussi hilarants et savoureux que pathétiques avec Samuel Lee Jackson acteur d’un personnage pitoyable et cruel : « le nègre domestique » ICI.
Frantz Fanon,, un des penseurs de la colonisation et de la décolonisation avait un nom pour ces gens-là, les repêchés du système qui n’en croient pas leur chance tout en sachant qu'on ne leur en donnera pas une seconde.


Il est vrai que le PS n'a pas son pareil lorsqu'il s'agit de salir celles et ceux dont il loue les services ; il exigera tout d'eux qui, sur le plan de la morale, de l'éthique et de la rigueur intellectuelle, y laisseront tout ce qu'ils possédaient avant d'y entrer. Prêtez-lui main forte, un bras, et c'est tout votre corps, corps et âme, que vous y abandonnerez car, c'est maintenant bien établi : on sort manchot, cul-de-jatte, lobotomisé et sale - en d'autres termes : discrédité - d'une collaboration, même éphémère, avec un parti tel que le PS qui cultive comme aucun autre, le mépris courtois et sournois envers ceux qui le servent, sans doute à cause d'une trahison politique qui lui sied si bien depuis trente ans ! Mépris que l'on pourrait sans difficulté interpréter comme un transfert à des fins thérapeutiques : en effet.... c'est celui qui dit qui est, car enfin... n'est-ce pas une tâche insurmontable à la fois de se le dire et de constater qu'on l'est... parjure sans foi ni loi, le matin devant sa glace à l'heure où il faut en remettre une couche ?


   Harlem Désir (il sera le premier chronologiquement), Najat Vallaud-Belkacem, puis Christiane Taubira et maintenant Malek Boutih... même en politique, on leur confiera le sale boulot.


Mais alors... est-ce un hasard si ce destin sacrificiel qui ressemble fort à une crucifixion touche en priorité des Français qui appartiennent à des minorités visibles ?

Manifestement, personne n’a aidé Boutih à penser les dangers de la compromission et le piège qui se referme sur la victime qui choisit de servir son bourreau : celui d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Celui qui est du côté du manche ; bourreau de toujours, qui vous domine des pieds à la tête, entre deux sourires, deux tutoiements, deux embrassades : Judas père et fils. Car si le pouvoir corrompt, le pouvoir « privé du pouvoir de dire non » rabaisse et avilit ; on quitte son fauteuil débiteur et sale… endetté à vie.


Au sujet de Malek Boutih, difficile de ne pas penser à ce qui suit : si là d’où l’on vient ne saurait en aucun cas empêcher quiconque d’aller voir ailleurs et de s’y installer, en revanche, il n’est sûrement pas nécessaire, une fois arrivé à destination, de courber l’échine aux fins de conjurer le danger d’un éventuel retour à la case départ, défait et humilié, sans doute pour la seconde fois, par une classe qui ne vous fera jamais oublier d’où vous venez et quel nom vous portez. Toute l’Histoire de France, depuis l’esclavage et la colonisation, plaide contre cette classe.


Car... le front encore couvert de sueur, rien n’enhardit le rescapé, ou l'échappé-belle, comme la soumission aux diktats des puissants ! Et d’aucuns s’empresseront d’ajouter : combien de temps encore, les rescapés d’un déterminisme social le plus souvent impitoyable (Souvenons-nous de Bérégovoy et de son CAP de mécanique-auto faisant la première de couverture de Time magazine avant de recevoir un satisfecit du Wall Street journal pour son action en tant que premier ministre-gestionnaire), devront-ils donner des gages de bonne conduite et de fermeté d’âme à ceux auxquels ils pensent devoir leur repêchage social, oublieux qu’ils sont de leurs droits et de leurs mérites ?
Si les anciennes victimes font d’excellents bourreaux, de même, les anciens fauchés, un peu moins fauchés maintenant - pour ne rien dire de ceux qui le sont restés -, semblent faire d’excellents garçons de course recouvreurs pour le compte de créanciers à bout de patience.

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   Ce qui suit pourrait bien être une tentative d’explication, du moins… une piste de réflexion non négligeable : la tentation de la soumission : le syndrome du larbin ICI - empathie avec celui qui vous a longtemps fait marcher et qui vous a fait les poches aussi,  le syndrome de Stockholm (celui qui vous retient en otage) n'y suffisant plus manifestement.

  

1 - Il participe en 1983 à la Marche pour l'égalité. Il entre à SOS Racisme en 1984, en devient le vice-président de 1985 à 1992 puis Président de SOS Racisme de 1999 à 2003, il a été secrétaire national du Parti socialiste chargé des questions de société de 2003 à 2008 et est membre du bureau national. Candidat du Parti socialiste aux élections législatives de juin 2012 dans la dixième circonscription de l'Essonne.

2 – Salaire d’un député : Indemnité mensuelle : 7 100,15 € bruts par mois. 

Indemnité représentative de frais de mandat : 5 770 € bruts par mois, pour faire face aux diverses dépenses liées à la permanence parlementaire.

Les députés disposent de 9 504 € bruts par mois sous forme de crédit destiné à rémunérer leurs collaborateurs, d'un accès gratuit à l'ensemble du réseau SNCF en 1re classe, du remboursement des forfaits de cinq lignes mobiles et d'un abonnement Internet.

Un député ne peut cumuler son indemnité parlementaire et les indemnités d'autres mandats électifs que dans la limite d'une fois et demie le montant brut de l'indemnité parlementaire de base, soit 8 272,02 €. Un parlementaire ne peut donc percevoir plus de 2 757,34 € au titre de ses mandats locaux.