Vivre Au Présent Comme Un Artiste

Publié le 17 décembre 2015 par Moutassem @HMoutassem

Je lui ai répondu que je n’étais pas sûr de mes objectifs, mais ce que je savais c’est que je voulais continuer à écrire et à créer. J’avais découvert que la création m’aider à vivre dans le présent et qu’elle structurait mon quotidien.

Quelques jours plus tard, je découvrais que j’étais arrivé à la même conclusion qu’un certain Marcel Proust.

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Retranscription de la vidéo

Marcel Proust est l’auteur du plus long roman. «À la recherche du temps perdu» se compose de 7 tomes et compte plus de 1,250,000 mots.

Comme le titre l’indique, ce roman est nait de la quête de Marcel Proust qui voulait comprendre comment arrêter de gaspiller le temps et comment apprécier son existence.

Marcel Proust voulait que son oeuvre soit utile. Son père était un médecin qui contribua grandement au traitement du choléra en France. Et Marcel Proust voulait lui aussi, à travers son écriture, contribuer à améliorer la vie des hommes et des femmes.

Le protagoniste d’ «À la recherche du temps perdu» qui est aussi le narrateur du roman est un le reflet romanesque de Marcel Proust. Le personnage va chercher à donner sens à sa vie à travers 3 directions: la réussite sociale, l’amour romantique et l’art.

I. Réussite sociale

Proust était issu de la bourgeoisie qui considérait l’ascension sociale comme gage d’une vie plus riche et plus épanouie. Le personnage de Proust, à l’aide de son habileté, de son intelligence et de son charme,va alors gravir les échelons de la société.

Il va finir par devenir un proche d’un duc et d’une duchesse. Mais il réalise rapidement que le duc est ennuyeux et grossier et que sa femme est superficielle et sans discussion. Le personnage comprend alors que les vertus et les vices sont répartis à travers les strates sociales et que ce n’est pas en grimpant au haut de la société qu’il sera plus heureux et comblé.

II. L’amour romantique

Lorsqu’il est jeune, le personnage du roman va sur le bord de mer avec sa grand-mère dans la station balnéaire de Gabourg qui à l’époque était le Saint-Tropez d’aujourd’hui. Là-bas, il tombe amoureux d’Albertine, une jeune fille, belle, avec les cheveux courts et à la parole libre.

Son amour lui fait espérer d’avoir enfin trouvé la réponse à sa quête. Il espère que grâce à sa partenaire, il sera compris, soutenu et accompagné à travers toutes les expériences de la vie. Mais il finit par réaliser que l’être aimé ne peut totalement nous comprendre. Nous avons nous même parfois du mal à comprendre nos pensées, nos émotions et nos humeurs. Comment alors attendre de l’autre de parfaitement nous comprendre. Proust comprend alors qu’ultimement nous restons seuls et que l’amour n’a pas pour rôle de combler notre quête de sens.

III. L’art

Pour Marcel Proust, les artistes nous montrent le monde d’une manière neuve et vibrante. L’opposé de l’art est l’habitude. Pour Proust, la familiarité s’installe entre soi et la beauté du monde. Elle anesthésie nos sens et nous empêche d’apprécier les choses simples.

Proust observe que les enfants de souffrent pas de l’habitude. C’est pourquoi l s’amuse d’un rien: sauter dans une flaque de boue, jouer sur le lit, être dans le sable. Mais nous adultes sommes tellement blasés que nous avons besoin de stimulations plus fortes comme la réussite sociale, le pouvoir, la conquête amoureuse, etc.

La solution selon Proust c’est de retrouver l’appréciation en arrachant le voile de l’habitude et en redécouvrant le quotidien  avec une nouvelle sensibilité.

Et pour Proust, les artistes ont tendance à faire cela naturellement. Ils savent comment voir au-delà du familier.

Il n’est pas nécessaire de faire de l’art, mais simplement de voir son monde avec la même sensibilité et générosité d’un artiste.

Le narrateur réalise que ce n’est pas la vie qui est médiocre et ennuyeuse, mais plutôt l’image qu’il s’en fait. Proust s’installe dans le présent et trouve un sens à sa vie en relatant dans son roman les expériences simples du quotidien. Il a su lever le voile de la familiarité pour redonner à sa vie la gloire naturelle que toute vie porte en elle.