L'exterminateur

Publié le 20 décembre 2015 par Malesherbes

Dans son édition du 12 décembre, Le Monde a publié un article intitulé « Voyage à l’intérieur du peuple FN ». Des journalistes étaient allés  à la rencontre d’électeurs bien résolus à mettre dans l’urne, pour ce deuxième tour de scrutin des élections régionales, un bulletin FN. La plupart des déclarations reprenaient les thèmes habituels de l’extrême-droite mais l’une d’elles, formulée par un artisan-maçon de 47 ans, m’a littéralement stupéfié. Celui-ci, qui expliquait par les attentats du 13 novembre  la poussée du FN, a livré ainsi son sentiment sur l’immigration : « Il faut fermer les frontières comme le dit Marine Le Pen. On accueille tout le monde et après ils se font " péter ". Les terroristes qui ont fait ça, ce sont des gens qui sont français OK, mais pas dans leurs noms. Ils viennent de l’extérieur, ils accouchent et après on dit qu’ils sont français. Moi, je dis, on les tue à la naissance et comme ça, c’est réglé ».

Il est inconcevable que des individus, eux bien français, puissent mettre à profit le relatif anonymat qui les protège pour lancer de véritables appels au meurtre, voire au génocide. Si d’ailleurs leur courroux est motivé par le fait que des étrangers puissent avoir des enfants français, il n’est nul besoin de recourir à l’extermination pour faire cesser cette situation. Il suffirait que notre peuple change la loi et supprime le droit du sol. Ce genre de propos montre la véritable nature de telles personnes. Ce sont  des individus sanguinaires, n’ayant aucun respect de la vie humaine, et qui sont pires que les extrémistes contre lesquels ils veulent lutter : ceux-là assassinent des adultes alors que ceux-ci massacreraient le cœur léger des nouveau-nés.

Outre le rejet de l’immigration, la droite extrême et l’extrême-droite ont un autre point commun : sauvegarder l’image d’une France fille aînée de l’Église, dont il faut maintenir les racines chrétiennes. Ils ont visiblement mal assimilé l’enseignement catholique qui a pu leur être prodigué : Jésus, lui, a prêché l’amour du prochain.