Le stress oxydatif, un processus déjà documenté dans de nombreuses maladies et associé au vieillissement, est ici dépeint comme une forme de » rouille biologique » : les radicaux libres qui vont interagir avec une série d’autres molécules à l’intérieur des cellules vont entraîner une sorte d’usure et finalement des dommages à l’ADN, aux protéines, puis aux membranes et autres structures cellulaires.
Les chercheurs américains constatent ici que certains des déclencheurs de la migraine les plus courants et bien établis, dont l’alcool, l’infection, le stress et l’édulcorant aspartame, ont déjà été documentés comme facteurs de stress oxydatif. D’autres déclencheurs de stress oxydatifs ont également été évoqués dans la littérature dont la déshydratation, le bruit, le manque de sommeil et l’exposition à certains composés chimiques. Leur examen de la littérature sur le sujet a porté en effet sur les déclencheurs de migraine et de stress oxydatifs, pondérés par un score (de 1 à 3) en fonction de la force de la preuve les reliant au stress oxydatif dans le cerveau.
Mécanismes capables de déclencher un stress oxydatif dans le cerveau: ces différentes voies peuvent augmenter la production de radicaux libres, qui peuvent s’accumuler et causer le stress oxydatif.
· surmenage des mitochondries (sources d’énergie cellulaire),
· empoisonnement des cellules,
· modification du fonctionnement des membranes cellulaires,
· inflammation des cellules nerveuses,
· surcharge en calcium des cellules nerveuses.
Déclencheurs de migraine et de stress oxydatif:
· l’alcool,
· l’aspartame,
· l’infection,
· le stress
· la déshydratation,
· le glutamate monosodique,
· le bruit,
· certaines conditions météorologiques,
· la pollution,
· la privation d’oxygène,
· un sommeil perturbé,
· les soucis quotidiens,
· le médicament nitroglycérine (vasodilatateur)
· certains composés chimiques alimentaires (tyramine, bêta-phényléthylamine, flavonoïdes, nitrates),
· la réduction des niveaux d’œstrogène,
· une hypoglycémie,
· le surmenage mental.
L’examen de 261 études publiées sur le sujet suggère confirme bien la propension de ces déclencheurs de migraine à générer du stress oxydatif suggérant l’hypothèse physiologiquement plausible. Cette méta-analyse contribue aussi à expliquer la multiplicité des facteurs de migraine. Enfin, cette hypothèse, qui reste encore à valider par d’autres études ouvre la possibilité de recourir aux antioxydants pour prévenir la migraine. En conclusion, une théorie intéressante et biologiquement plausible qui doit encore être validée par l’expérimentation sur le rôle potentiel du stress oxydatif dans le déclenchement des migraines.
Source: Headache December 7 2015 DOI: 10.1111/head.12725 Migraine Triggers and Oxidative Stress: A Narrative Review and Synthesis (Visuel Achelios)