Je suis Pilgrim, Terry Hayes

Par Laurielit @bloglaurielit

Je suis Pilgrim.

Une couverture avec une empreinte. Un pavé de 900 pages. Le récit d'un agent secret. Le prix du polar des lecteurs du livre de poche 2015.

J'avais besoin d'un bon polar, d'un livre que je ne voulais pas lâcher même à 1h26 du mat', ce livre dont ont dit "purée, c'est génial, je suis en train de lire un truc, c'est canon" et je l'ai trouvée! Il a passé les fêtes avec moi.

Je suis Pilgrim met en scène un agent secret américain (bah oui forcément). En partant d'un meurtre glauque dans un motel paumé proche de NYC, le lecteur va voyager entre différentes affaires et un lien va se former. Ce lien c'est le Sarrasin, un djihadiste dont la radicalisation et l'ambition ultime est de faire un dégât tel aux US que ses compères du WTC seront perçus comme des petits rigolos à côté de son projet. Dans ce livre plus qu'à propos compte tenu des récents évènements de par le monde, l'auteur nous emmène dans 10 ans, à l'heure où des attaques à la bombe ne seront plus d'actualité mais où la guerre bactériologique sera un vrai risque. 

Au-delà des enquêtes sur les différentes affaires que l'auteur mène avec un excellent sens du suspens, le lecteur voyage en Russie, en Turquie, en Arabie Saoudite, en Syrie, à Paris, à New York et découvre l'envers du décor. La manipulation des médias par les responsables d'état, les dictatures, la corruption sont au coeur de ce récit. J'ai aimé plonger dans ce monde parallèle du FBI, de la CIA et d'organisations secrètes. J'ai aimé mener l'enquête et être surprise avec le narrateur. J'ai aussi aimé que le sarrasin ne soit pas une caricature mais un homme qui oeuvre seul, un homme qui a souffert, un homme intelligent. Cela fait réfléchir sur encore une fois les portraits stéréotypés que les médias peuvent nous servir sur les extrémistes religieux. Le risque est là et nous tenaille. On ne peut s'empêcher de penser que le plan démoniaque du Sarrasin peut bien arriver un jour ou l'autre. Il y a des scènes assez dures notamment celles des otages "demandés" par le Sarrasin pour effectuer son test de "virus tueur" à petite échelle avant de le déployer. J'ai aussi aimé les questions sur la vie du narrateur et à la fois son déterminisme et sa passion sur ce métier et en même temps les sacrifices de "vie normale" faits. C'est vraiment un excellent roman qui se lit très vite et très bien malgré le pavé qu'il représente alors démarrez bien l'année en vous plongeant dans cet univers, je vous le conseille fortement!