Halt and Catch Fire, série 80’s

Publié le 10 janvier 2016 par Jebeurrematartine @jbmtleblog

(C) James Minchin III/AMC

Les années 80, c’est pas sexy. Entre verre teinté et PVC grumeleux, nuanciers de beige et brun et imprimés fluo douteux, cette décennie fait souvent l’objet d’un rejet de la part de ceux qui l’ont vécue. Cette période-là, c’est un peu ce que l’on connaît actuellement, mais en moins époustouflant et en plus ringard ; un moment porté par la technologie balbutiante en même temps que marqué par la perte de la candeur rétro de la décade antérieure.

Pour autant, les années 80 ont eu lieu, c’est un fait. Et nous avons de quoi leur être reconnaissants. Alors, sous ce pêle-mêle d’épaulettes démesurées, de montures écaille et de franges brushinguées, dénichons ce qui a fait la gloire de cette époque toute d’extrêmes revêtue : la révolution de l’informatique, le punk, la musique électronique.

« Halt and Catch Fire », c’est un peu une ode à tout ça. Série historique ayant choisi, on en conviendra, un cadre temporel légèrement moins séduisant que les 50’s de « Mad Men », elle nous plonge avec délice dans un Texas démodé, puriste et machiste, tiraillé entre un mode de vie réfractaire et des ambitions modernistes. Déjà à l’époque, cette Silicon Prairie fait face à l’épanouissement de son homologue californien, la Silicon Valley. Les Dallasiens, ces péquenauds.

Sur fond de X-Ray Spex ou encore de The Vandals prennent ainsi vie Gordon, inventeur informatique désabusé en panne de jus créateur, Cameron, jeune prodige du codage faisant fi des normes destinées aux jeunes filles de son temps, et Joe, rapace commercial new-yorkais derrière lequel se cache un instigateur de projets d’avenir. Le trio, bancal mais brillant, décide de mettre à profit ses compétences en cette période d’intenses bouleversements dominée largement par le géant IBM : depuis les bureaux fades d’une petite entreprise de logiciels à Dallas, il va s’attaquer à la création d’un nouveau Personnal Computer.

(C) James Minchin III/AMC

Facette moins reluisante du monde de l’informatique – tout du moins au premier abord -, on y parle OS et carte mère sous l’égide des premiers jeux d’Atari et de disquettes grandes comme votre tranche de pain de mie. Entre génie visionnaire et nouveau langage, l’ordinateur nous apparaît alors comme la création fantastique qu’elle est : le fruit de prophètes modernes et de méticuleux savants, machine pour rêveurs fous mise au service de l’ensemble de la population.

Et le résultat est là : une série bien faite (malgré un étonnant penchant  pour les plans filmés inclinés), de la musique qui dépote, des acteurs qui donnent vie à leur personnage… Encore assez méconnues, les deux premières saisons de HACF – pour les intimes – détonnent par leur concept qui met à l’honneur des individus aujourd’hui bien volontiers gommés par l’Histoire.

(C) James Minchin III/AMC

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« Halt and Catch Fire » (2014-), saison 1 et 2
2 x 10 épisodes, 42min
Avec Lee Pace, Mackenzie Davis, Scoot McNairy et Kerry Bishé


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