21 mesures pour la compétitivité : L'UMP ressort ses archives de 2011 et 2012

Publié le 21 mars 2013 par Slovar
L'UMP vient de publier un document sur lequel figurent 21 propositions destinées à relancer la compétitivité de la France. Au programme, que des nouveautés de ... 2011 et 2012

A l'UMP, on est toujours en mai 2012, d'ailleurs, il n'y a qu'à regarder leur site dans la rubrique "Les idées" où on peut voir que "Nos idées pour demain" portent encore les illustrations de la campagne de 2012.

C'est probablement pourquoi le "Mouvement Populaire" propose 21 propositions pour la compétitivité qui ressemblent à s'y méprendre, entre autre, aux propositions de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle. C'est le site des Echos qui nous les présentent
Tout d'abord, alors que l'UMP tire à boulets rouge sur la politique actuelle de réduction des déficits engagée par le gouvernement, lui reprochant de plonger le pays dans l'austérité, elle propose de : (...) revenir à un taux de dépenses publiques de 50 % du PIB en cinq ans. Soit un effort considérable de 130 milliards d'euros : 10 % de la dépense publique (...)
Ce à quoi l'UMP ajoute qu'il est impératif de procéder à un désendettement de la France, oubliant au passage qu"elle a très largement contribué à ce que la dette pèse plus de 90% du PIB.
Comment fait-on ?
Taper sur les fonctionnaires, ce qu'elle fait depuis toujours
Passage à 39 heures du temps de travail des fonctionnaires Non-remplacement de deux fonctionnaires sur trois partant à la retraite
Ce qui se traduira très probablement par : Travailler plus et gagner la même chose. Ce qui est amusant, lorsqu'on sait que l'UMP n'a de cesse de reprocher à l'actuel gouvernement de faire baisser le pouvoir d'achat des salariés. Mais dans la mesure où à droite on a toujours cultivé une haine viscérale du fonctionnaire ...
Et en ce qui concerne la compétitivité des entreprises direz-vous ?
L'UMP n'ayant qu'un seul référent : le Medef, au point de faire des copiés/collés de ses demandes, nul ne s'étonnera par conséquent de retrouver dans ses nouvelles propositions, le retour de la TVA sociale destinée à transférer certaines cotisations sociales des entreprises vers les consommateurs : « (...) Baisse de 10 % des charges sociales sur les salaires en supprimant les cotisations sociales « famille » ce qui : (...) représenterait une « bouffée d'oxygène de 33 milliards pour l'emploi et l'innovation » Le tout étant compensé théoriquement par une hausse de 3 points du taux supérieur de TVA.
Ce à quoi, il faut ajouter : « (...) 13 milliards de baisse des charges que permettait la TVA anti-délocalisations votée en fin de mandat de Nicolas Sarkozy, ainsi qu'une baisse de 10 milliards des taxes pesant sur la masse salariale et le chiffre d'affaires des entreprises ». Concernant les 10 milliards, on notera au passage que l'UMP indique que : « Ces sommes seront au besoin compensées par des dotations budgétaires gagées par des baisses de dépenses » en gros, on ne sait pas où, mais on verra plus tard ...
Coût de l'ardoise ? Plus de 40 milliards
Somme qui est à rapprocher d'une demande faite par le Medef en novembre 2011, dont Slovar vous avait parlé !
A cette date, le Medef présentait trois scénarios de transfert de certaines cotisations sociales vers l'impôt. Ses propositions allaient de 30 milliards en hypothèse basse à 70 milliards dans la plus haute. Que disait Laurence Parisot de l'utilisation de ces montants que l'UMP souhaite dédier à l'emploi et l'innovation ? :  « (...) l'entreprise pourra profiter des baisses de cotisations pour baisser son prix hors taxes, investir, augmenter les salaires... ou conserver sa marge. Pas question, a d'ailleurs prévenu le patronat, de négocier des engagements. « Il faut laisser la liberté d'utiliser les marges de manoeuvre »
Donc fin programmée d'une belle légende en cas où l'UMP revenu au pouvoir mettait en place de tels cadeaux aux entreprises !
La seule vraie nouveauté de ces propositions, repose sur un constat : Dans la mesure où l'UMP n'envisage pas une seconde de contraindre les banques de faire leur métier, en prenant le risque de financer sérieusement l'économie réelle alors, que de nombreuses entreprises ont un besoin criant de trésorerie, une idée de génie est sortie de la tête d'Hervé Mariton : Mettre la main sur l'épargne des français !
De quelle façon ?
« ( ...) Hervé Mariton veut rendre l'épargne plus « productive ». En abaissant les plafonds des livrets réglementés (hors LEP) et en allongeant, de huit à douze ans, la durée nécessaire pour être exonéré d'impôt sur l'assurance-vie (...) »


En clair, puisque les français ont, à juste titre, fuit la bourse, on va les y faire revenir et, orienter leur épargne dans des placements à risque. Placements que les banques, dont le comportement spéculatif à l'origine de la crise économique actuelle, a été notoirement constatée, se feront un plaisir de leur proposer.
ça n'a strictement aucune chance de relancer la compétitivité mais, le tout couplé au gel ou baisse des salaires, suppression de RTT, ... pour les salariés, prévus par l'ANI, permettra aux actionnaires de se cotiser pour envoyer quelques caisses de champagne à l'UMP au cas où elle reviendrait aux affaires ...
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Les Echos
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Le Dauphiné