Henri Matisse

Publié le 17 janvier 2016 par Jigece

Henri Matisse, né le 31 décembre 1869 au Cateau-Cambrésis et mort le 3 novembre 1954 à Nice, fut le chef de file du fauvisme, dont André Derain, né le 10 juin 1880 à Chatou et mort le 8 septembre 1954 à Garches, fut également l’un des fondateurs.
C’est en 1901 que Matisse, Derain et Maurice de Vlaminck se rencontrent. Ensemble ils cherchent de nouvelles manières de peindre. Ils utilisent un dessin simple et juxtaposent des couleurs violentes pour traduire le mouvement et la profondeur. Au Salon d’automne de 1905, l’accrochage de leurs œuvres, avec celles de Albert Marquet et Kees Van Dongen provoque un scandale par leurs couleurs pures et violentes posées en aplat. À la vue de ces tableaux regroupés dans une même salle, le critique Louis Vauxcelles compare l’endroit à une « cage aux fauves ». L’appellation de « fauve » est aussitôt adoptée et revendiquée par les peintres eux-mêmes.
Cette période marque pour Matisse la reconnaissance de son travail, lui permettant enfin une relative aisance matérielle. Devenu chef de file, Matisse publie en 1908 un article intitulé : Notes d’un artiste. La couleur pure. Celui-ci fait figure de manifeste dans toute l’Europe… Matisse est le seul peintre du groupe à conserver son style jusqu’à la fin de sa vie.

En 1933, Matisse fait poser un nouveau modèle : Lydia Delectorskaya. Lui qui, jusque là, peignait surtout des brunes (Mme Matisse, ou Lorette, un modèle italien professionnel) trouve une nouvelle inspiration auprès de cette blonde slave (elle est né à Tomsk, en Sibérie occidentale). Elle a vingt-trois ans. Modèle, puis aide d’atelier et secrétaire de Matisse, garde-malade et dame de compagnie de sa femme, elle restera finalement vingt ans avec le peintre, jusqu’à sa mort.
« Trois éléments sont essentiels à l’inspiration de Matisse, écrit Lydia Delectorskaya dans son deuxième livre Contre vents et marées, la vie intérieure du modèle, un esprit éveillé, la parure. Dès la première séance, Matisse faisait essayer à chaque nouveau modèle qui avait éveillé son intérêt, plusieurs robes de sa réserve ». Le troisième point fondamental était « un corps expressif, harmonieux ».
Lydia répond magnifiquement à ces trois critères qui feront naître peut-être les plus beaux dessins et peintures de Matisse. Jamais, il ne se lassera de la dessiner et de la peindre. Jusqu’en 1939, Matisse enchaîne les dessins et les peintures d’après cette femme à la souplesse de danseuse, aux canons de beauté idéale.

Mais en 1941, atteint d’un cancer, Matisse est hospitalisé à la clinique du Parc de Lyon. Il utilise alors la technique des gouaches découpées et commence la série Jazz. Puis il s’installe à Vence. En 1945, une grande rétrospective est organisée au Salon d’Automne. Il réalise les cartons de tapisserie Polynésie, le Ciel et Polynésie, la Mer et commence à travailler à partir de 1949 au décor de la chapelle du Rosaire de Vence. En 1952 a lieu l’inauguration du musée Matisse du Cateau-Cambrésis, sa ville natale. Il réalise la gouache découpée La Tristesse du roi, tableau « plus proche même de la peinture classique que Matisse ne l’a jamais été…, son dernier autoportrait…, le portrait d’un vieillard ».
Il meurt à peine deux mois après Derain.

Le travail de Matisse a influencé toute une génération, mais bien au-delà : Jackson Pollock, Mark Rothko, Barnett Newman… tous ont partagé une même vénération pour Matisse.

Et maintenant, place à la peinture totale, avec un des grands maîtres de cet Art, Henri Matisse…