« D.R.A.M. Mémoire vive » d’Antony Altman

Par Douceurlitteraire

Il y a quelques mois, Antony Altman m’envoyait son roman « D.R.A.M. Mémoire vive ». Un roman particulier que j’ai bien aimé même si certains passages m’ont un peu intriguée.

Quatrième de couverture:

  « Paris, 1992. Gabriel est un jeune homme de 23 ans, lunaire et romantique, qui nourrit une passion sans bornes pour Super Jaimie, une série télévisée des années 1970. A ses yeux, l’actrice qui incarne le rôle représente l’idéal féminin. Aussi croit-il rêver lorsqu’un soir il fait la connaissance de Marzi, sa nouvelle voisine de palier, qui ressemble en tous points à son héroïne.

  Gabriel ne tarde pas à déclarer sa flamme à la jeune femme, qui de son côté ne reste pas insensible à ce garçon osant porter ses émotions et ses sentiments à fleur de peau. Mais voilà que le meilleur ami de Gabriel fait son apparition au beau milieu de cette romance naissante. Il s’appelle Sacha, possède le physique d’un apollon, le cerveau d’un docteur en mathématiques- ce qu’il s’apprête à devenir dès la fin de ses examens universitaires- et un charme ravageur. Bref, de quoi semer une belle pagaille…

Dans la réalité, tout se termine-t-il toujours aussi bien qu’à la télé? »

Mon avis:

Je ne m’attendais pas du tout à ce genre d’histoire après avoir lu la quatrième de couverture. Je m’attendais à une de ces histoires classiques de jalousie entre le garçon amoureux et son copain Don Juan qui lui volait sa petite amie.

Mais j’ai été agréablement surprise de constater qu’il n’en était rien; ou du moins pas comme je l’imaginais.

En effet, Gabriel, de par ses blessures passées et terrorisé à l’idée de perdre Marzi, préfère s’éloigner d’elle avant de souffrir, alors même qu’aucun orage ne se dessine dans leur relation. Ses peurs sont tellement envahissantes et dévorantes que se réfugier dans sa série préférée, Super Jaimie, ne lui suffit plus malgré le réconfort certain qu’elle lui apporte.

Il décide de suivre une thérapie et c’est essentiellement autour de ce travail que se concentre le roman. Un roman très bien mené je trouve car je n’ai pas imaginé la fin avant les dernières pages. Un jeune adulte en proie à ses démons et qui, s’identifiant à son personnage de série, commence à ne plus distinguer le vrai du faux.

Il y a une phrase que j’ai particulièrement aimé dans ce livre:  » Je me demande si un enfant blessé peut devenir un adulte heureux. »

Car c’est bien de cela dont il est question ici. Gabriel peut-il être heureux malgré son enfance cabossée et peut-il affronter sans dangers ses démons.

J’ai été parfois déboussolée par certains passages, lorsque Gabriel part dans son imagination et que la fiction remplace le réel, j’ai parfois eu du mal à démêler cet enchevêtrement, mais c’est le style d’Antony Altman. C’est aussi ce qui se passe dans la tête de Gabriel et l’on peut facilement imaginer la confusion qui le perturbe.

J’ai aimé ce roman malgré ces passages particuliers, j’ai aimé le tournant que prenait cette histoire même si elle est sombre.

C’est un premier roman et je dois dire qu’il ne m’a pas laissée insensible.

Bonne lecture!

Et un grand merci à Antony Altman pour cette lecture!

Vous pouvez retrouver les informations sur ce roman sur

http://antonyaltman.tumblr.com/acheter

Petit extrait:

« Certains jours, je pouvais observer une fissure au plafond pendant des heures avant d’en voir apparaître une deuxième, puis une troisième, avec une tâche juste à côté. Parfois, j’avais l’étrange impression d’être capable de m’engouffrer dans l’une d’elles et d’entrer dans un autre espace-temps, une dimension dans laquelle je ne m’appartenais plus. Comme si ma mémoire disparaissait par ces petits trous noirs. Quant à mon futur lointain, je n’y songeais « même pas en rêve ». Mon projecteur ne projetait plus. De même que le temps s’était condensé, mon estomac s’était comprimé; le goût et l’odeur des aliments étaient devenus insipides. Dans cette flemme absolue, lire les étiquettes en mangeant ne me procurait aucun plaisir, ouvrir une conserve me demandait un effort; tous les ustensiles de cuisine m’étaient d’ailleurs devenus invisibles, à l’exception de l’ouvre-boîte. Pour ainsi dire, mon champ de vision lui-même s’était rétréci. »

Sorti en Novembre 2015

L’avis de Autant en emporte les Livres