Facebook…je t’aime, je te hais

Publié le 22 janvier 2016 par Lamallette @Lamallette1

Par Élise Côté De L’Isle

Facebook, tu es entré dans ma vie en 2007 et je ne t’ai plus jamais quitté. Encore aujourd’hui, on passe plusieurs heures ensemble chaque jour (oui plusieurs…vous aussi faites le calcul avant de me juger). Si d’abord tu m’as permis de retrouver d’anciens collègues de travail et amis, j’ai dernièrement appris que tu pouvais m’être aussi utile dans le cadre de ma petite entreprise (ici pour les curieuses). J’aime, j’adore voir la portée de mes publications, le nombre de likes augmenter sous mes photos et gagner des abonnés chaque semaine. J’apprécie aussi le fait que tout est rapide et mis en relation. Sur le même feed je suis mise au courant des nouvelles promos sushis chez L’Oeil Du Dragon, des concours de bobettes Aerie, de la dernière vidéo de chèvres et de COMMENT réaliser un grilled cheese en remplaçant le pain par du bacon (ça franchement ça m’écoeure). Bref, Facebook, t’est pratique et carrément divertissant.

Mais, en m’approchant de la trentaine, j’ai tendance à te craindre par moment. Oui parce que d’une part, tu me remets dans la face chaque jour ce que je n’ai pas dans la vie. Les « autres » ont des enfants, des grosses maisons, plein de cash, font des voyages dans le sud trois fois par année, bla bla bla. Faut sans cesse que je reste zen avec l’idée que ma vie est un échec par rapport à ce que tu me dévoiles. Chez toi tout est beau, tout est yolo (j’ai encore le droit de dire ça en 2016 ?).

Aussi, faut se le dire, tu as le don d’accepter n’importe quel con chez toi. Oui, je te parle de ceux qui trouvent le moyen de chialer sur absolument tout, mais dont l’argumentaire est aussi faible que vide de sens. C’est possiblement les mêmes individus qui profitent de l’anonymat que tu leur confères pour lancer des débats insipides ou pour répandre des commentaires blessants, insultants et offensants, sous chaque nouvelle qu’ils croisent. C’est réellement triste de voir qu’une opinion ne peut être émise sans le « char de marde » qui vient avec.

Enfin, il y a le fait que je me sens parfois trop liée à toi. Tu es devenu mon moyen de communication principal et si j’ai le malheur de ne pas répondre à un message la journée même, j’en ressens une profonde culpabilité. Le petit rond rouge de notifications me brûle la rétine, tu comprends ?

Alors, c’est pour ça que des fois, comme un vieux couple, j’ai besoin de prendre mes distances avec toi. Juste pour reprendre mon souffle et contact avec le réel. La vie humaine là, tsé veux dire ! Je veux aussi garder certains trucs personnels, parce que j’ai l’impression qu’il y a des choses qui perdent de la valeur quand elles deviennent publiques. Or, même si je sais que tu es habitué à mes visites quotidiennes, pardonne-moi ces absences momentanées où je profite de ma vie.