Hiver : peut-on manger la neige ?

Publié le 25 janvier 2016 par Antoinemoulin @medecinsurinter

Si nous elle s’est longuement fait attendre cette année, la neige est finalement arrivée (et en quantité pour certains). Ceux qui avaient réservé leurs vacances aux sports d’hiver sont donc rassurés : ils vont pouvoir descendre les pistes « tout schuss ». Les enfants sont également très contents de voir tomber les flocons : batailles de boules de neige, luge, bonhommes de neige, igloo… c’est un peu le paradis !

Petits et grands ont pourtant une bien mauvaise habitude, celle de manger ou boire de la neige pour se rafraichir, par curiosité, pour goûter…

Cette pratique apparemment inoffensive est pourtant déconseillée. Une toute nouvelle étude vient de le confirmer. Je vous explique ?

Mieux vaut éviter de manger de la neige

Nous voyons les flocons qui tombent de manière féérique, un manteau de neige recouvre tout le paysage, blanc immaculé, vierge de toutes empruntes… Logiquement nous voulons toucher toute cette neige et bien souvent nous la portons à la bouche. Aujourd’hui on sait que ce geste peut être dangereux pour la santé.

Des chercheurs de l’Université McGill au Canada ont en effet étudié différents échantillons de neige. Ils les ont ensuite exposés à des particules polluantes communes pour voir comment réagissait la neige. Les résultats sont plutôt alarmants : les particules polluantes sont absorbées et fixées dans la neige. Autrement dit la neige est elle aussi, à l’image de l’air que l’on respire, polluée. Les scientifiques comparent d’ailleurs une boule de neige au pot d’échappement d’un véhicule : tout deux retiennent les particules polluantes. Ces résultats, publiés dans la revue Environmental Science: Processes & Impacts ne sont pas très appétissants, n’est-ce pas ?

Quels risques réels ?

Difficile à évaluer bien évidemment surtout que l’on ignore ce qui se passe avec les fameuses particules polluantes lorsque la neige fond : elles s’évaporent dans l’air ou se concentrent dans de l’eau de fonte ? Il faut encore le déterminer.

Sachant que la neige absorbe les particules polluantes présentent dans l’air, il faut préciser que l’OMS a tout de même classé l’air que l’on respire comme cancérigène depuis 2013. Cependant, quelle quantité de neige doit être consommée pour présenter un risque réel pour la santé ? On l’ignore encore. Qu’en est-il de la neige en altitude, dans les endroits où la pollution de l’air est faible ? Le mystère demeure.

Ce que l’on sait par contre c’est que manger de la neige lorsque l’on a soif n’est pas particulièrement « positif ». C’est froid et ça fait donc baisser votre chaleur corporelle, ce n’est pas agréable non plus pour les dents, encore moins pour l’estomac : des diarrhées peuvent donc apparaitre. Qui plus est, en réalité l’apport en eau est très faible. On sait également que la neige ne contient pas ou très peu de minéraux et peut potentiellement drainer ceux présents dans votre organisme et générer un déséquilibre.

Il est donc préférable d’avoir une gourde ou une bouteille d’eau pour se désaltérer. Si votre réserve d’eau s’est avérée insuffisante lors de votre randonnée de plusieurs jours, vous pouvez toujours faire fondre de la neige pour la consommer : il est alors conseillé de la faire bouillir (idéalement plusieurs fois) pour éliminer microbes et bactéries pathogènes et de l’enrichir avec du thé, un peu de sel, un comprimé de vitamine C.

Sources