Vardan Hovanissian et Emre Gültekin au Propulse ( partie pro) 15h Botanique, Orangerie à Bruxelles, le 3 février 2016

Publié le 03 février 2016 par Concerts-Review

Charles Eloy

Déjeuner - rencontre " Bouger les lignes " 12h45

Le Ministère de la Culture a lancé en 2015 un processus participatif visant à mettre en œuvre une politique culturelle renouvelée.

La pause de midi est un moment propice pour un moment de rencontres et d'échanges.

Il y est question d'effectuer un glissement des subsides des structures vers les artistes. J'espère pas trop de dérapage ou de patinage avant d'arriver à une solution équitable dans la répartition des subsides, basé sur le mérite des artistes et leur entourage.

Des sandwiches et boissons sont offerts aux personnes, parfois présentes du matin jusque tard dans la soirée. J'en profite également pour me rafraîchir dans un cabinet de toilette, fréquenté par les fonctionnaires des structures institutionnelles ou institutionnalisées depuis des décennies et les artistes, d'une manière démocratique.

Ensuite je retourne à la rencontres des artistes qui étalent leurs récentes productions sur des tables dans les couloirs du Botanique.

Vardan Hovanissian et Emre Gültekin - musique du monde 15h00

Le prénom et nom du premier musicien rythment bien avec les fins de mots en " an "

En effet, Vardan Hovanissian est arménien comme Charles Aznavour (né Chabnour Aznavourian). Vardan a été initié au doudouk par son maître Khatchik Khachatryan. Le doudouk est un instrument de musique arménien à anche double comme le hautbois.

Emre Gütekin est turc. Il a appris le saz turc, un luth à manche long auprès de Talip Özkan et son père Lüftu Gültekin.

Les deux musiciens apportent ce savoir de vivre ensemble qui existait durant l'empire ottoman jusqu'aux événements tragiques ue début du 20e siècle avec l'élimination physique estimée à 1.500.000 Arméniens. Hélas, dans le courant du 20e siècle, L'Histoire se répète. Les génocides des Juifs, des Tutsis, de Cambodgiens et même des Yougoslaves, non loin des plages dorées des vacanciers en Italie, ont suivi.

Vardan et Emre ont produit un album duo " Adana " cent ans après le début du génocide arménien. Adana est une ville en Turquie qui a subi cette tragédie humaine en 1909.

Ils sont secondés par d'excellents musiciens aux percussions et à la contrebasse dans les prouesses musicales. Les structures musicales turques et arméniennes s'appuient sur des gammes différentes.

Le concert nous rappelle les liens culturels étroits sous l'empire ottoman durant plusieurs siècles. Plusieurs cultures ont co-existé et des peuples minoritaires vivaient en harmonie, hormis quelques tensions existant dans d'autres sociétés. Cela reflète une lueur d' espoir pour l'humanité dans le futur.

Les textes chantés en turc ou en arménien sont appuyés par des sonorités mélancoliques du doudouk arménien et du saz.

Dans un univers d' avancées technologiques dans lequel une tendance existe à classifier et codifier les objets et les humains , un concert de Vardan Hovanissian et Emre Gültekin est un voyage dans une dimension humaine et universelle au-delà de la musique.

http://www.muziekpublique.be/nouvelles/groupes/vardan-hovanissian-emre-gultekin-294/?lang=fr