Le bois sec du carrelage
rend le jour plus austère,
il y a des jarres où les lèvres
détiennent des mots très purs.
Un miroir aux entrailles d’ailes
étouffe la plus belle chambre
et j’entends, sourde et désespérée,
la conversation des cèdres.
Il y a des jarres où les chevaux
trouvent des jeunes filles
qu’ils caressent de leur langue
et cela fait gémir de tendresse
la pluie amoureuse d’elle-même.
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Jacques Izoard (Liège, Bruxelles 1936-2008) – Aveuglément Orphée (1967)