Pourquoi il faut absolument relire Harry Potter

Par Rambalh @Rambalh
Aujourd’hui, je fais un article un peu particulier, qui diffère d’une chronique habituelle. J’ai relu la saga Harry Potter de JK Rowling entre janvier et février et, plutôt que de chroniquer chaque tome, je préfère me lancer dans un genre nouveau. Relire Harry Potter m’a permis de revivre tellement de choses que, c’est devenu une évidence : il faut absolument relire cette saga (ou la lire si vous n’y avait jamais touché) !

Pourquoi il faut absolument relire Harry Potter
Harry Potter, c’est LA lecture de ma jeunesse. C’est LA saga qui m’a fait découvrir l’addiction pour un univers, un auteur et une série de bouquins. Je lisais déjà pas mal à l’époque mais je n’avais jamais ressenti cette extase, ces émotions, cette passion pour un livre et ses suites.Harry Potter, c’est LA lecture de ma jeunesse. C’est LA saga qui m’a fait découvrir l’addiction pour un univers, un auteur et une série de bouquins. Je lisais déjà pas mal à l’époque mais je n’avais jamais ressenti cette extase, ces émotions, cette passion pour un livre et ses suites.
J’étais toute jeune quand j’ai lu le premier tome, juste avant la sortie du premier film. Harry Potter, c’est ma première fois. Ma première adaptation cinématographique. Ma première indignation au cinéma quand je me suis rendue compte, du haut de mes neuf ans, qu’il était impossible de transcrire parfaitement un livre à l’écran. Le second film m’a agacée aussi (j’ai grandement emmerdé mon monde en sortant de la salle, encore une fois) et je n’ai plus remis les pieds au cinéma pour les films, sauf pour la partie un du film sept, parce qu’on était devant le cinéma et que la majorité l’a emporté. J’ai boycotté le cinéma. J’ai vu les films, ma petite sœur les adore, et je n’ai pu m’empêcher de les ignorer mentalement, sans m’en rendre compte : en revisionnant certains d’entre eux récemment, je me suis rendue compte avoir complètement oublié les modifications effectuées. Et je me suis au passage rappelée pourquoi (non mais, sérieusement, le début du sixième, c’est quand même une bonne grosse blague, non ?; puis les Maraudeurs, ils ont pas dépassé la quarantaine, les acteurs ne reflètent pas ça; James et Lili sont morts vers 21 ans, pourquoi ils sont vieux sur les images, pourquoi ?!). Bref, Harry Potter, c’est ce qui m’a montré que, les livres, c’est toujours vachement mieux ! Ok, il y a des exceptions, mais pas pour HP, jamais ! JAMAIS !
Harry Potter, c’est aussi ma première fois avec des héros qui ont grandi en même temps que moi. Et ça, ce n’est pas négligeable. Je me souviens avoir un jour croisé avec ma coloc au détour d’une brocante une personne plus âgée que nous, une personne qui, avec des étoiles dans les yeux, nous a dit « Je vous envie parce que vous avez grandi avec Harry Potter. J’aurais aimé découvrir ces livres au même âge que vous ». Et, bizarrement, je ne m’étais pas rendue compte de cette chance avant cette rencontre. Je n’avais jamais complètement saisi le fait que l’impact que cette saga a eu sur ma vie a été si grand parce que j’étais à un âge idéal pour la lire. A chaque tome, les héros mais aussi l’intrigue gagnent en maturité, comme le lecteur. Et quoi de mieux que d’évoluer en même temps que ces personnages ? Harry Potter a aussi ça de fascinant : cette adaptation de l’intrigue à ses lecteurs grandissants, à la complexification de leurs émotions avec l’âge, comme celles des personnages… On oublie parfois que ce point a eu un réel impact sur le succès de la saga.
Harry Potter, c’est aussi apprendre que les héros trop jeunes ne peuvent pas tout savoir. Dumbledore a « manipulé » Harry parce qu’il l’estimait trop jeune pour comprendre son rôle dans une guerre qui le dépassait. Mais les erreurs de Dumbledore ont aussi eu un impact sur Harry, et sur l’intrigue. Au-delà de son côté série jeunesse, Harry Potter a su rester réaliste dans les implications des personnages selon leurs âges et leurs capacités. Et, déjà à l’époque, j’avais ce besoin de ne pas avoir un héros parfait, un personnage qui réussit tout parce qu’il est le meilleur : Harry n’est pas le meilleur, loin de là. Tout comme Hermione n’est pas la sorcière parfaite, ou Dumbledore le sorcier suprême. Cette logique est merveilleuse, elle est tout ce que j’aime.
Harry Potter, c’est toucher du doigt des problèmes de société réels à travers une fiction. Malgré le jeune âge de son lectorat, JK Rowling a su aborder des points complexes du monde sorcier, que l’on peut facilement calquer sur notre monde. Les discriminations à travers le sang sorcier, les créatures comme les elfes de maison, le rapport à la mort, la corruption du Ministère, les personnages qui ne sont ni tout noirs ni tout blancs… Le rapport au pouvoir est aussi complexe et intéressant, le lecteur est poussé à se poser des questions sur les motivations de certains personnages, sur leurs actes, leurs idées… Harry Potter fait réfléchir le lecteur et c’est pile ce qu’on demande à une œuvre !

Harry Potter, c’est aussi voir tous les aspects des liens entre les personnages. Le rôle de l’amitié, de l’amour, de la haine aussi… On y apprend beaucoup ! Et nos personnages ne sont pas infaillibles ! Le trio formé par Ron, Hermione et Harry est très important, bien sûr, mais pas seulement. Neville et Luna ont aussi quelque chose de fabuleux : ils considèrent Harry comme un ami alors que lui-même ne s’en rend pas vraiment compte. C’est aussi ça, l’amitié : pas seulement des gens qui restent entre, mais des gens qui ont vécu des choses fortes et qui offrent leur amitié sans condition, sans même rien attendre en retour. D’ailleurs, j’en ai voulu à Harry de ne pas se rendre compte tout de suite des liens qu’il avait avec d’autres personnes mais, en même temps, pour un gamin qui a grandi sous un escalier sans amour, il s’en sort plutôt bien si on y regarde de plus près. Ce ne doit pas être bien évident de comprendre que, l’amitié, ce n’est pas juste passer tout son temps ensemble et partager tous ses secrets : Hermione et Ron sont les meilleurs amis, mais les autres sont là aussi. Et c’est exactement le genre de chose que l’on découvre en grandissant, en sortant de l’enfance : l’amitié a plusieurs visages et chacun est différent.
Pour en revenir à la mort, Harry Potter, c’est aussi accepter de dire adieu à des personnages que l’on aime. Je refuse secrètement chacune des morts même si je les comprends. On fait le deuil de ces personnages que l’on aime avec Harry. On apprend à avancer à ses côtés malgré les pertes. Et on grandit en même temps que lui. Pour moi, la mort la plus sublime, celle qui apporte le plus à la série est celle de Dobby. Lors de ma relecture, j’ai pleuré pendant une heure. Une longue heure parce qu’à nouveau, j’étais triste mais aussi parce que sa mort est sûrement la chose la plus belle que j’ai lue dans cette saga. La façon dont Harry décide d’enterrer son corps en creusant lui-même sa tombe, en choisissant de souffrir physiquement comme un véritable esclave était le plus bel hommage qu’il pouvait rendre à Dobby. Il incarnait aux yeux de l’elfe un espoir qui le dépassait, un espoir magnifique et touchant. Je rajouterai tout de même un passage sur la mort d’Edwige, une mort à laquelle je n’aurais jamais pu m’attendre. A aucun moment je n’aurais pu imaginer que Rowling décide de sacrifier une chouette, la toute première réelle amie d’Harry. Et, pourtant, elle l’a fait. Et à raison (mon cœur saigne en écrivant cela) : Edwige, comme le disait Rowling, était l’incarnation de l’enfance d’Harry, et elle est morte pour le faire définitivement entrer dans l’âge adulte. C’était horrible, révoltant et c’est finalement ce qui en fait la beauté.

Harry Potter, c’est aussi une dualité entre un héros typique et un héros atypique. Harry a tout de l’anti-héros : un vilain sorcier lui tombe dessus alors qu’il est bébé, il découvre qu’il est célèbre dans un monde qu’il ne connait même pas, il subit plus qu’il n’agit, mettant sa réussite sur le compte de la chance, on fait de lui un symbole sans vraiment l’inclure dans le combat… Et, pourtant, Harry est un véritable héros, au sens littéraire du terme d’abord : il subit des épreuves qu’il traverse du mieux qu’il le peut, il a ses opposants et ses adjuvants, il a une quête pour laquelle on l’aide mais qu’il doit accomplir seul à la fin… Et c’est un véritable héros parce qu’il accepte la mort pour sauver les autres. Il accepte ce destin qu’un autre a choisi pour lui et c’est ainsi qu’il triomphe. S’il n’y a rien de nouveau dans le genre de la quête, Rowling a su le sublimer en nous faisant douter, en même temps qu’Harry. On croit en lui du début à la fin mais, comme lui, on trouve que, quand même, sans tous ses petits copains, il serait bien mal barré. Mais, en fait, c’est toutes ces choses qui le transforment en héros et qui font, qu’à la fin, il est vraiment à sa place et il agit en tant que tel. Et, là aussi, au risque de me répéter, c’est beau, c’est grand, c’est superbe.
Il y a encore tant de choses à dire sur Harry Potter mais je vais m’arrêter là parce que je n’avais pas pour ambition de faire une analyse de la série (j’en suis d’ailleurs bien incapable). J’aurais aimé passé des heures et des heures à parler de chacun des personnages, de Ron, d’Hermione, de Dumbledore, de Rogue, de Sirius, de Dobby, de Kreattur, des Weasley, de Voldemort… Mais ce serait sans fin. Le but de tout ça était de dire : IL FAUT RELIRE HARRY POTTER. Parce que tout ce que je viens de décrire, toutes ces émotions qui m’ont traversées, sont restées aussi virulentes, même plusieurs années après ma première lecture. J’ai même l’impression de tout ressentir plus fort mais je pense que c’est dû à l’âge. Je n’avais jamais relu les trois derniers tomes depuis leur sortie et tout revivre a été une expérience fabuleuse. J’ai vibré, j’ai pleuré, j’ai ri, j’ai aimé. Encore. Et si je dois ressentir tout ça à chaque fois, il faut que je continue. J’espère pouvoir tenir ma nouvelle résolution : relire Harry Potter environ tous les deux ans. Harry Potter, c’est mon enfance et une bonne partie de mon adolescence, c’est un tremplin vers la lectrice que je suis aujourd’hui, c’est moi et je suis sûre que c’est aussi vous. Quels que soient les personnages auxquels on s’attache le plus, auxquels on s’identifie le plus, le résultat est propre à chacun mais la globalité est une merveilleuse aventure qui nous rassemble tous.
Et si vous n’êtes pas convaincus, tant pis, vous ne vous en prendrez qu’à vous-même, le jour où, sur votre lit de mort, vous regretterez de ne pas avoir pris le temps de relire encore et encore Harry Potter !

Minerva Badass McGonagall vous salue !
(et elle est encore une raison de relire HP parce que, McGonagall quoi )