Evolutis à la conquête du marché de la prothèse du genou

Publié le 25 février 2016 par Khaled Benokba

En progression constante depuis sa création en 1999, le fabriquant de prothèses orthopédiques de Briennon affiche cette année une progression à deux chiffres que le lancement sur le marché de la prothèse du genou va encore dynamiser.

Evolutis a obtenu cet été l’autorisation de mise sur le marché de la prothèse du genou. Le fabriquant de prothèses orthopédiques installé face au port de Briennon ajoute donc aujourd’hui cette nouvelle référence à la prothèse de la hanche et de l’épaule. Des marchés soumis à de fortes contraintes réglementaires, liées notamment au marquage CE pour la commercialisation en Europe. De fait, le service qualité dirigé par Gérard Pélisson, cofondateur de la société avec Jean-Michel Péguet en 1999, est passé d’une personne à sa création à bientôt cinq. «Entre les phases de R&D, de prototypage, les tests et l’obtention des autorisations, 3 ans se sont écoulés», témoigne Gérard Pélisson.

Une demande du marché

Si l’exercice 2014/2015 s’est déjà achevé sur une croissance du chiffre d’affaires de + 18 % à 16 M€, l’exercice 2015/2016 est d’ores et déjà attendu aux alentours des 19 M€. Le volume d’affaires a été multiplié par 2 en 5 ans. L’effectif a suivi presque les mêmes proportions. Il est passé de 4 personnes au démarrage de la société il y a 16 ans à 70 aujourd’hui (46 en 2010/2011). Pour accompagner ces évolutions, l’entreprise a dû de nouveau agrandir son bâtiment pour 1,1 M€ en 2014 pour une surface totale aujourd’hui de 3 000 m2. L’enveloppe a été complétée de 660 000 € en équipements avec le soutien de la BPI.

Nous sommes désormais prêts à lancer cette nouvelle prothèse. Elle répond à une réelle demande du marché du fait de l’évolution de la courbe des âges. Nous en sommes aujourd’hui au stockage de la matière première, titane, chrome cobalt… Le marché global de la prothèse orthopédique augmente de 3 à 4 % par an.

La progression de la pose des prothèses, hanche, genou ou épaule, dépend non seulement du vieillissement de la population, des progrès technologiques, mais aussi du niveau de prise en charge des systèmes de santé. « La France sur ce point est l’un des pays les mieux lotis. Ce n’est pas le cas dans d’autres comme l’Angleterre, les Etats-Unis, et encore moins des pays dits émergents comme l’Inde, la Chine…»

Evolutis réalise 68 % de son chiffre d’affaires en France. Les 32 % restants se font avec l’ensemble de l’Europe mais aussi des pays beaucoup plus éloignés comme l’Iran, l’Australie, le Vietnam… Le fabricant commercialise ses gammes de prothèses essentiellement auprès des distributeurs. « Nous nous attaquons aujourd’hui aux pays de l’Est avec la Pologne, l’Ukraine, la Russie pour lesquels nous sommes en cours d’enregistrement. Même chose pour la Chine, mais les démarches sont très longues».

Evolutis possède aujourd’hui une agence commerciale en Turquie à Ankara, pays qui subit une crise politico-économique et la dévaluation de sa monnaie. « Nous avions saisi une opportunité avec un distributeur local. Aujourd’hui, cette filiale salarie 5 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 2,5 M€. Nous en sommes actuellement à un stade de réflexion. En nous associant à un fabricant local, cette antenne pourrait devenir une unité de production destinée à desservir cette zone géographique.

Le coût de main d’oeuvre moins élevé rendrait nos produits plus accessibles, même si l’image de la fabrication française reste forte. Le marché est fortement concurrencé. La concurrence est partout et se renforce encore à l’export. « En France, la Sécurité sociale ne cesse de demander de baisser le prix des prothèses, sur fonds de déficit. Les tarifs n’ont pas bougé depuis 1996, voire ils ont baissé au regard de l’inflation. Par ailleurs, le cour du titane est très mobile.»

Aline Vincent – www.lessor.fr