Helloooooooo,
Vous pensiez que l’on vous avait oublié ! Quenini !! Hors de question d’abandonner nos lectures communes avec mon maître Jedi, Geneviève de Collectif Polar.
Je vous le dis de suite : on est en forme ! On est au taquet !
Notre 1ère LC 2016 risque de vous surprendre…Vous vous attendez à un bon thriller bien gore, avec des héros qui sont moches et qui puent (bon là niveau odeurs, vous serez servi car l’époque ..vous verrez ;-) ! Surprise !
On va vous décortiquer ce roman de Sarah Waters Du bout des doigts .
Mais dites moi, vous vous souvenez du principe de notre ABCdaire (pour info, on sait que le mot n’existe pas, mais on est des Tordues et on invente des mots ;-)) ?
Allez un petit rappel :
26 lettres : ok jusque là vous suivez
26 mots : là vous suivez toujours !
Chacune a choisi 13 mots et les publie. Mais, attention, c’est là que vous risquez de décrocher , Collectif Polar et moi-même définissons les 26 mots ! On vous dit tout ce que l’on pense de ce roman !
Mais c’est pas fini;-) Voici le lien pour aller voir les 13 mots de Collectif Polar en cliquant…içi.
Prêts ? Allez c’est parti pour des lettres …sans les chiffres (je sais elle était facile aussi celle-là, mais que voulez-vous on ne me refait pas ;-).
B comme Bonnes manières :
AJ : Dans ce roman, deux mondes sont opposés : les bas fonds de Londres et l’aristocratie anglaise. Comme vous pouvez vous en douter, cela fait un sacré décalage. Dans la partie qui se passe avec Maud, Sara Waters nous décrit la vie (certes recluse) de la haute bourgeoisie, avec tous ces cérémoniaux d’un ennui méga mortel. D’ailleurs, on sent bien que Maud, ça la gonfle ! Mais, c’était comme cela avant…on ne dit rien, on subit ! Mais ça, c’était avant (désolé je n’ai pas pu m’empêcher de la faire ;-)).
GVL : Tu as raison Anne Ju ça c’était avant ! Car aujourd’hui fit des bonnes manières. D’ailleurs, je vais jouer ma veille réac ! Là où je suis d’accord avec toi c’est que tous ces codes sociaux sont un vrai carcan pour la femme. Mais là où je ne te rejoins pas, c’est que les bonnes manières, on en manque cruellement aujourd’hui. Il suffit de constater le manque flagrant d’incivilité au quotidien. Alors je dis oui à la libération de la femme et non au manque d’éducation…Voilà c’est dit !
AJ : J’aime quand tu fais ta réac ;-). Mais je suis d’accord avec toi, les bonnes manières manquent désespérément et quand on regarde maintenant, j’ai peur que ça n’aille pas mieux dans ce monde où dire « Bonjour » devient rare ! Mais c’est un autre débat ;-).
D comme Dickens :
AJ : On ressent tout de suite les influences de Charles Dickens. La survie dans la misère londonienne a inspiré de nombreux auteurs. Mais içi Sara Waters se démarque. Certainement par son côté féminin. Car n’oublions pas que les héros sont des héroïnes ;-).
GVL : Oui, on a très vite comparé le style de Sarah Waters à celui de Charles Dickens, si ce n’est que si notre Auteure s’emploie à mettre les formes pour que son récit soit crédible et surtout nous permette de mieux nous imprégner de l’ambiance de l’époque, son écriture est drôlement plus moderne que celle de son illustre confrère. C’est à mon goût plus tendu, plus punchy aussi.
F comme Femme :
AJ : Comme nous le disions avec la lettre D, les personnages mis en avant sont 2 jeunes femmes Sue et Maud. La condition de la femme qu’elle soit nait avec une cuillère en argent ou en bois, ne fait pas de différence dans le sens, où elles sont toutes les deux malheureuses. En fait, Sue qui est nait du mauvais côté de la Tamise semble plus heureuse que Maud, la future héritière. Deux mondes que tout oppose mais qui au final ne change rien de la condition de la femme : il n’était pas bon de naître femme.
Mais il n’y a pas que la condition féminine que Sarah Waters traite, il y a aussi cet amour lesbien. Car Sue va s’attacher à Maud mais de manière plus sentimentale. Maud aussi au final. De toute façon, à cette époque, il faut savoir que la promiscuité entre servantes et maîtresses était courante. Les rapprochements ne sont pas anodins. Nombreuses étaient délaissés par leurs maris, et trouvés le réconfort dans des autres bras. Mais attention, Sara Waters amène cette relation avec douceur…à pas de velours.
Une autre femme a aussi un rôle majeur, la nourrice . Autour d’elle tourne toute l’histoire. Mais je ne vous en dis pas plus..lisez le ;-).
Après avoir vu la vie d’une femme dans les quartiers londoniens, dans la bourgeoisie, il y a aussi un passage dans un asile féminin. Et croyez-moi, en aucun cas, vous n’avez envie de vous y retrouver. Sarah Waters nous décrit très bien comme ces femmes sont traitées. C’est révoltant, choquant ! Mais tellement vrai.
GVL : Oui les femmes sont au cœur des romans de Sarah Waters. Je crois qu’elle est un peu comme nous, un poil féministe mais pas une intégriste, non. Juste une femme qui a conscience que depuis la nuit des temps, la femme est l’avenir de l’homme mais que celui-ci ne s’en est pas encore aperçu. Même si aujourd’hui la condition féminine a évolué, il reste encore quelques combats à mener. Et surtout, il nous faut constamment rester vigilantes car à chaque remue sociétale ou économique, un retour en arrière est toujours possible.
H comme Histoire :
AJ : Histoire au sens historique. Sara Waters nous dresse un portrait de ce qu’est la vie dans l’Angleterre du 19ème siècle. De nombreux détails sur les lieux, les habits, les lois, les odeurs sont apportées et décrits. C’est une mine d’or pour se plonger encore mieux dans cette ambiance. En plus, je suis une fan de cette période donc j’ai été ravie de lire ce roman. Merci à Geneviève de me l’avoir offert ;-).
GVL : Oui, Du bout des doigts peut aussi être lu comme un roman historique. Sarah waters nous conte une histoire dans laquelle elle dépeint avec minutie la société victorienne si figée !
Et cela a été pour moi comme une évidence chère Petite Padawan. Maintenant que je te connais un peu plus, ce livre était pour toi ! Une histoire de femmes, une histoire féminine et féministe, haha !
J comme Jouet /Jeu :
AJ : Dans ce roman, on voit que le jeu est de mise. A cette époque, la notion d’être humain était très relative. Tout le monde est le jouet de quelqu’un au final, et les femmes encore plus. Quoique certaines arrivent à bien sortir mais après en avoir bavé ! Sue et Maud sont les jouets d’un jeu mis en place bien avant qu’elles ne le pensent. Mais il y a aussi ce jeu de séduction entre les deux femmes. Tout le monde joue un jeu et tout le monde est le jouet de quelqu’un ! A méditer sur cette dernière phrase et me rendre votre devoir dans 3h !
GVL : J’ai de la chance…Tu me laisses 3 heures pour jouer.
Oui dans ce formidable roman c’est l’auteure qui joue avec nous.
Et on devient à l’instar de ses personnages, des pions qu’elle entraîne là où elle le désire.
Comme tu le dis si bien Anne Ju, jeu de dupe, jeu de séduction, jeu de déduction pour nous…
Rien ne nous sera épargné.
AJ : Mais on est de battantes ;-) !
L comme Langage :
AJ : Comme vous pouvez vous imaginer le langage du 19ème siècle est complètement différent d’aujourd’hui. Alors là, je peux vous dire que l’on est servi et c’est super intéressant. On peut aussi même en rire de temps en temps. Une touche de plus qui nous permet de nous plonger encore mieux dans cette atmosphère.
GVL : Oui Sarah Waters soignent son style pour notre plus grand plaisir. Elle colle parfaitement à l’époque, à l’atmosphère, au standard de l’époque. Oui les livres de Sarah Waters ne sont pas de la littérature à l’économie !
N comme Naïve :
AJ : Au début du roman, Maud et Sue sont perçues comme des filles naïves et sacrément. L’une comme l’autre se laisse berner par ce Gentleman qui manie aussi bien les mots que les bonnes manières avec charme et délicatesse. Or au fur et à mesure du roman, elles vont évoluées, malgré elle, et devenir des femmes de caractère. Sue m’a surprise. Il faut dire qu’elle est la première victime de la machination mise en place par Gentleman. Et elle va révéler beaucoup moins stupide que prévue et une sacrée débrouillarde. La survie et la quête de vengeance sont souvent d’excellents moteurs pour grandir.
GVL : Oui Naïve sans doute, même si instinctivement je n’aurai pas utilisé ce qualificatif pour ces héroïnes.
Mais maintenant que tu le dis, je me dis que tu as eu raison et je me rends à ton avis cher petit Padawan.
AJ : Tu aurais pu ne pas être d’accord. J’étais prête à me battre verbalement ;-) !
P comme Personnage :
AJ : Tous les personnages ont été étudiés avec soin. Sarah Waters n’en laisse aucun de côté. Ils ont tous une place dans l’histoire. Aucun est inutile. Pourtant, il y a en a un paquet ! Comme souvent, on en déteste certains et on en aime d’autres.
GVL : Oui, P comme psychologie aussi, car ici tous les personnages sont parfaitement étudier, leur psychologie parfaitement adaptée. Car en effet, l’auteur soigne particulière la psychologie de ses protagonistes. C’est aussi la marque de fabrique de Sarah Waters
R comme Retournement de situation :
AJ : Le livre est composé de 3 parties. J’avoue qu’à la fin de la 1ère partie, je me suis demandée où l’auteur voulait en venir. J’ai eu du mal j’avoue. Mais cette partie est tournée comme une introduction avec un retournement de situation à la fin. Je l’attendais et j’ai été ravie car la suite est sur le même style. On va de rebondissements en rebondissements et c’est agréable. A savoir que la 1ère et dernière partie sont narrées par Sue et la 2nde par Maud.
GVL : Et des retournements de situation vous allez en vivre cher lecteurs zé chères lectrices. Oui, l’auteur est un peu la reine du twist avec ce roman. Il y en aura que l’on espérait et d’autre très inattendus. Certains même totalement imprévisibles.
En prime ce roman m’a totalement retournée moi aussi au gré de ses retournements de situation.
T comme Trahison :
AJ : La trahison est un le sentiment qui va réveiller Sue et faire d’elle une sacrée femme. Mais Sue n’est pas la seule à subir, tous les personnages vont être servis ;-).
GVL : Ah oui ! Là la trahison est de mise ! C’est vraiment un des mots clé de ce roman. Tout ceci n’est qu’une histoire de trahison. Tu as vraiment su définir la moelle de ce livre miss Anne Ju. Elle est partout. Mais n’en disant pas plus ! Trahison, on ne pouvait pas parler de ce roman sans parler de Trahison !
V comme Vengeance :
AJ : Après la trahison, vous vous doutez bien que la vengeance prend le relais. Tout cela va se dérouler dans la 3ème partie.
GVL : Ce substantif est lui aussi parfait pour définir ce roman. Et une nouvelle fois tu as raison Anne Ju. La vengeance se couple parfaitement avec la trahison.
X comme Xupprimer cette lettre de l’alphabet !
AJ : Non mais sérieux qui a besoin de cette lettre ??? Je sais mais je suis en panne d’inspiration pour cette lettre, help me lol.
GVL : Pas mieux. X comme X’ai kiffé grave cette lecture. C’est tout ce qu’il y a à retenir petit padawan.
Z comme Zut ce n’était pas encore fini !
AJ : Eh oui, Z le mot de la fin pour ma part ! A moi de conclure ce nouvel ABCdaire. Taratata (comme dire Scarlet) revenons à cette fin… Merci à mon maître Jedi pour cette découverte. J’avoue que j’ai fini 2015 et commencé 2016 avec toi ! Un signe qui annonce des ABCdaires encore plus fous…surtout que l’on sait déjà le prochain que l’on vous réserve.
Merci aussi à vous de nous suivre et d’aimer ce que l’on fait. C’est encourageant même si on le fait pour nous avant tout. On adore se triturer l’esprit mais vous avez vu le résultat ? une dreamteam qui déchire !! Bisous à tous et à bientôt. Bisous ma Geneviève.
GVL : Zut alors il nous faut conclure, et pour ma part j’ai eu beaucoup de mal avec cet abécédaire. Heureusement tu étais là pour m’épauler miss Juju. Ma pauvre tête a bien failli me lâcher sur ce coup-là alors que j’adore ce livre. « C’est ballot ! » comme dirait l’autre.
Et j’avoue aussi que je ne suis pas peu fière de t’avoir fait découvrir ce petit bijou, heureuse aussi que tu ais aimé cette lecture. Et ravie que nos petits ABCdaires te plaisent.
Maintenant reste plus qu’à vous convaincre vous chers lecteurs et chères lectrices.
AJ : Bah si avec cela, ils ne sont pas convaincus…
Maintenant, tu cliques içi pour aller voir celui de mon maître Jedi Collectif Polar ;-).
« Je connais le monde et ses plaisirs aussi bien que les pires débauchés de l’univers romanesque; pourtant je n’ai pas une seule fois franchi les murs du parc de mon oncle depuis qu’il m’a recueillie. Je sais tout sans rien savoir. Ceci sera essentiel pour la suite. Il ne faudra pas oublier tout ce que je ne sais pas faire, tout ce que je n’ai pas vu. Je ne sais ni monter à cheval ni danser. Je n’ai jamais eu entre les mains de l’argent à dépenser. Je n’ai jamais mis les pieds dans un train ou un théâtre, jamais vu ni la mer ni la montagne. Je n’ai jamais vu Londres mais j’ai l’impression de connaître la ville. Elle m’est familière grâce aux livres de mon oncle. «