Serge Gainsbourg-N°4-1962

Publié le 29 février 2016 par Numfar

MAI 1962

Ce mois-ci sort le quatrième et dernier 25cm de Serge Gainsbourg: "N°4". On y trouve du Gainsbourg sud-américain, du Gainsbourg littéraire et le nouveau Gainsbourg jazz-hot. Devinez lequel je préfère?

Les goémons (Serge Gainsbourg)

Black trombone(Serge Gainsbourg)

Baudelaire (C.Baudelaire-S.Gainsbourg)

Intoxicated man(Serge Gainsbourg)

Quand tu t'y mets(Serge Gainsbourg)

Les cigarillos(Serge Gainsbourg)

Requiem pour un twister(Serge Gainsbourg)

Ce grand méchant vous (S.Gainsbourg-F.Claude)

"Les goémons" est le titre phare de ce nouveau LP. "Dépression au dessus de la plage sous un ciel sombre" aurait tout aussi bien être son nom. Suivant son état d'esprit, on trouve soit ce titre sublime, soit chiant. Carrément.

"Algues brunes ou rouges,

Dessous la vague bougent,

Les goémons.

Mes amours leurs ressemblent,

Il n'en reste il me semble,

Que goémons.

Que de fleurs arrachées

Se mourant comme les

noirs goémons,

Que l'on prend, que l'on jette,

Comme la mer rejette,

Les goémons."

"Black trombone" premier titre jazz hot et première vraie perle de ce petit album. Vous la sentez la dépression là?

"Black trombone, monotone,

Le trombone, c'est joli.

Tourbillone, gramophone,

Et baillone mon ennui.

---

Black trombone, monotone,

C'est l'automne de ma vie.

Plus personne ne m'étonne,

J'abandonne, c'est fini."

"Baudelaire" est la dernière (me semble-t-il) adaptation d'un texte classique en musique. C'est en tout cas très réussi.

"Tes yeux où rien ne se révèle,

De doux ni d'amer,

Sont deux bijoux froids où se mèlent,

L'or avec le fer.

A te voir marcher en cadence,

Belle d'abandon,

On dirait un serpent qui danse,

Au bout d'un bâton."

"Intoxicated Man" deuxième titre jazz où Gainsbourg répond, sept ans après, au "Je bois" de Boris Vian.

"Je bois, a trop forte dose,

Je vois des éléphants roses,

Des araignées sur le plastron de mon smoking,

Des chauves souris au plafond du living

Room..."

"Quand tu t'y mets" ou "Dépression dans les bras de la femme aimée".

"Ce que tu es dans mes bras quand tu t'y mets,

Tu t'y mets plus souvent pourtant quand tu t'y mets.

Tu peux pas savoir.

Ce qu'était notre amour quand on s'aimait,

Il n'y a pas si longtemps pourtant que l'on s'aimait.

Tu dois plus savoir."

Dans "Les cigarillos" on retrouve le Gainsbourg sud-américain et un texte très drôle et très personnel.

"Les cigarillos ne sont pas comme moi,

Empreints de timidité

Et leur agressivité,

Est toute en nuance.

Sans vous dire jamais rien qui vous blesse,

Ils vous congédient avec tendresse."

Dans "Requiem pour un twister", Gainsbourg ne déprime plus, il est mort. Carrément. Attention, chanson prophétique.

"Dites-moi étiez vous amoureuse de lui?

Le contraire m'eût étonné.

Il n'est pas une femme qui lui ait résisté.

Quel tombeur!

Requiem pour un twister.

Dites-moi tout ça ne pouvait plus durer?

Le contraire m'eût étonné.

Je crois quant à moi qu'c'est l'coeur qui a lâché.

Quelle horreur!

Requiem pour un twister."

  

"Ce grand méchant vous" chanson sympathique sans plus, avec un texte écrit par Francis Claude, patron du Milord L'arsouille.

"Promenons-nous dans le moi,

Pendant qu'le vous n'y est pas.

Car si le vous y était,

Sûrement il nous mangerait."

Huit titres de très haut niveau, avec mention super cool top classe pour les titres jazz hot.

D'ailleurs, Gainsbourg ne va pas tarder à s'y plonger complètement.

En attendant, ses disques ne se vendant toujours pas, il continue à déprimer, pendant que des petits jeunes qui n'ont pas 1% de son talent trustent les premières places des hit parades.

Il ne tardera pas à aller chercher ses Lolitas chez les yé-yés.

© Pascal Schlaefli

Urba City

29 Février 2016 parce que c'est une année à bi-textile, mais oui.

Du même auteur:

Serial Angel Vol.1:

Anastase & Perfidule (2014-gratuit sur Itunes)

The Blacksouls (2015)

Serial Angel Vol.2:

Runaway Suzi (à paraître)

 Blog: Serialangel.centerblog.net

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