La plate-forme de Number26 prend forme

Publié le 29 février 2016 par Patriceb @cestpasmonidee
Ses fondateurs l'avaient promis dès le lancement de Number26 : leur vision est celle d'une plate-forme de services financiers, permettant l'assemblage d'une offre étendue grâce à des partenariats. La première phase de cette stratégie est devenue réalité il y a quelques jours avec l'intégration [PDF] des transferts internationaux de TransferWise.
La nouvelle option est disponible immédiatement pour tous les clients – autrichiens, allemands, français, grecs, irlandais et slovaques – de la néo-banque européenne. Dans leur application mobile, ils peuvent désormais envoyer de l'argent à la personne de leur choix dans l'une des 8 devises proposées initialement (livre sterling, dollar américain et australien, couronne suédoise, roupie indienne, forint hongrois, franc suisse et zloty polonais), en bénéficiant des avantages de coût et de rapidité de TransferWise.
Pour cette dernière, il s'agit de la deuxième opération du genre depuis l'annonce, à la fin de l'an passé, de son ouverture à des collaborations avec les banques. Sans surprise, ce sont de petits acteurs agiles et disruptifs qui profitent de l'opportunité qui leur est ainsi offerte. Ils y trouvent un moyen (relativement) simple d'enrichir leur catalogue, avec une solution dont les caractéristiques inédites sont autant de facteurs de séduction et de fidélisation de leur clientèle, renforçant leur différenciation concurrentielle.
Naturellement, la plate-forme que dessine Number26 a vocation à démultiplier cette approche et assembler une riche palette de produits et services autour de son compte courant. En perspective, la cible peut être de constituer une offre universelle au sein de laquelle le consommateur sélectionne (avec l'aide d'agents intelligents ?) les options qui correspondent le mieux à ses besoins. Ou bien la startup configurera quelques combinaisons pré-définies, lui permettant de capter des marchés de niche.

Dans les deux cas, la menace plane sur les grandes banques aux processus et infrastructures rigides et fermés, dont les offres n'ont jamais été conçues (d'origine) pour être personnalisées, donc incapables d'ajuster leur proposition de valeur à des clients tous différents. Leur attitude actuelle – entre mépris pour des initiatives qui paraissent anecdotiques et conviction de pouvoir capter l'innovation de la FinTech par des collaborations ou des acquisitions – va devoir évoluer devant une autre réalité.
En effet, d'une part, si chaque nouvelle entrante prise individuellement semble plus ou moins inoffensive, il faudra certainement réviser ce jugement quand elles commenceront à développer des coopérations à grande échelle. D'autre part, il sera extrêmement difficile (voire impossible) pour les « vieilles » institutions d'intégrer les services innovants qu'elles convoitent si elles n'ont pas au préalable entièrement rénové leurs systèmes et leur culture d'entreprise, afin de rendre possibles les greffes envisagées.