Les délices de Tokyo de Durian SUKEGAWA

Par Lecturissime

Sentarô tient une échoppe proposant des dorayaki, une pâtisserie japonaise. Ses clientes sont pincipalement des lycéennes qui l'abreuvent de discussions piaillantes. Le jeune homme semble relativement insensible, travaillant de façon mécanique. Un jour une vieille dame vient lui proposer ses services. Sentarô refuse dans un premier temps mais Tokue sait être persévérante et surtout, elle est douée pour confectionner le an, la pâte d'haricots rouges qui garnit ses dorayaki. Sentarô l'accepte à ses côtés pour cuisiner, mais ayant remarqué que ses mains portent les stigmates d'une maladie, il refuse qu'elle serve ses clients.

Peu à peu des liens particuliers se nouent entre l'énigmatique Sentarô et la volubile Tokue qui apprend au jeune homme à mettre du coeur dans ce qu'il fait, et à écouter ce que lui racontent les haricots...Les saisons courent, les cerisiers fleurissent puis les fleurs tombent, les secrets se découvrent peu à peu.

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Porté par Tokue, Sentarô vit une véritable renaissance. La vieille dame l'éclaire sur le sens qu'elle donne à sa vie, et l'enjoint à observer le monde qui l'entoure à l'affût du "rayonnement invisible".

"Je suis convaincue que chaque chose ici-bas est douée de parole. A mon avis, on peut prêter l'oreille à tout, aux passants dans la rue devant la boutique bien entendu, à tout ce qui est vivant, et même aux rayons du soleil et du vent." p. 158

Marquée par une vie de souffrance, Tokue encourage chaque être humain à devenir une sorte de poète capable d'éclairer le monde. Peu importe la véracité des paroles émanant de la lune, des étoiles, des feuilles ou du vent, y croire suffit à la porter en avant, au-delà des vicissitudes de la vie.

Mes réticences : Le style rend l'ensemble un peu simplet au lieu de lui apporter l'aura poétique qu'il mérite, il est en effet très dialogué, avec un vocabulaire familier. Les "bof" et "ça craint" peuvent lasser...

Les délices de Tokyo, Durian Sukegawa, Traduit du japonais par Myriam Dartois-Ako, Albin Michel, février 2016, 238 p., 17.50 euros

Ce roman a été porté à l'écran par Naomi Kawase et son adaptation faisait partie de la sélection d'Un certain regard à Cannes en 2015. Une adaptation tout en délicatesse...