Sur les pas, dans les yeux de Dali

Par Ibars

Si la gare de Perpignan était tout simplement pour Salvador Dali le centre de l’univers, Cadaqués, Port Lligat et le Cap de Creus, moins de cent kilomètres plus au sud étaient au cœur de sa cosmogonie personnelle.

Les paysages qu’enfant Dali arpentait ont sans doute allumé dans son esprit un peu du feu de son génie. Les rochers fauves, cahoteux, tourmentés de la côte catalane s’anthropomorphisent et se zoomorphisent au gré de la lumière changeante et de la fantaisie du promeneur, et le simple pêcheur, le simple randonneur, le simple touriste égaré, tous ceux qui fréquentent ce décor hallucinant ne peuvent que s’en émerveiller, alors, vous pensez, un artiste de la trempe du Maître !

Le réel et l’irréel, le terrestre et le céleste se conjuguent ici par l’alchimie d’une géologie que le sel, le vent, les embruns, l’érosion ou quelque puissance créatrice font naître avec cette touche catalane qui est quelque peu dans l’excès, la démesure.

En fait on comprend un peu mieux Dali et son œuvre en musardant parmi les rocailles surréalistes qui peuplent ce théâtre naturel.

Allez marcher là-bas, vous ne pourrez que succomber au charme de cet étrange lieu et vous vous remettrez de vos émotions, de retour au village de chaux blanche sous un ciel d’azur, avec une bonne bouteille de Cava bien frappée ou des Sirènes de Cadaqués, ce vin blanc délicieux né au pays de Dali…