Critique Ciné : Remember (2016)

Publié le 29 mars 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Remember // De Atom Egoyan. Avec Christopher Plummer, Dean Norris et Martin Landau.


Remember est un film que j’attendais avec une certaine impatience. D’une part car c’était le retour d’Atom Egoyan et d’autre part car la bande annonce, électrique, m’avait donné envie plus que jamais d’aller voir. Après Captives (2015) que j’avais trouvé assez décevant, Remember parvient à nous faire oublier les problèmes du réalisateur et à nous offrir un récit fort, riche et surtout au twist final inespéré. Justement, ce twist final, je ne l’attendais pas car au fond, Remember n’en n’avait pas nécessairement besoin du coup je ne l’avais pas imaginé. Sur un scénario de Benjamin August (plus connu pour avoir été directeur de casting sur Fear Factor et qui signe ici son premier scénario), Remember nous raconte donc l’histoire de la vengeance d’un homme par rapport à un passé qu’il oublie de plus en plus. Il est le seul capable de reconnaître la voix et le visage d’un homme qui a assassiné sa famille (et celle de sa femme, maintenant décédée) à Aushwitz alors forcément, il doit retrouver cet homme qui vit sous un autre nom sur le sol américain. Mais pour couronner le tout, ce vieille homme qui oublie tout, oublie aussi des tas de choses du quotidien et notamment sa mission à chaque fois qu’il se réveille.

Un vieil homme, survivant de l'Holocauste, parcourt les États-Unis pour se venger d'un passé qu'il ne cesse d'oublier.

Remember est un mélange de tout un tas de choses mais surtout, le film a une aisance dramatique assez étonnante. Du début à la fin on est happés par ce que le film tente de nous raconter alors que ce n’était pas forcément gagné d’avance. J’avais peur que le film n’arrive pas à la hauteur de la bande annonce qui m’a donné envie d’aller le voir mais la prestation de Christopher Plummer (Là-haut, Millenium) est clairement ce qui m’a conquis. Dès les premières minutes du film sa prestation nous emporte et nous offrir quelque chose de vraiment touchant mais aussi fascinant. On a un personnage suffisamment mystérieux avec lequel on vit donc quelque chose et franchement, je ne m’y attendais pas du tout au premier abord. Atom Egoyan n’avait pas fait de bon film depuis Adoration. Il revient ici au sommet de son art, sans prendre la petite cuillère mais en mettant les mains dans le cambouis comme il se doit. Derrière ce film se cache aussi un message sur la Seconde Guerre Mondiale et l’héritage des mémoires des gens qui ont vécu cette époque là. Bon, ici le terrain est assez savonneux et je dois avouer que le récit est particulièrement bien fichu car je ne m’attendais pas nécessairement à ce que cela soit aussi captivant et réussi.

Mais ce qui me fascine aussi c’est la réflexion et la façon dont le nazisme est quelque chose qui est à la fois mal vécu par certains qui n’ont qu’une seule envie : tout oublier, et qui est bien vécu par d’autres qui ont voulu que leurs enfants et petits enfants fassent perdurer le désamour des juifs. L’intérêt est là aussi de rappeler qu’il n’y avait pas que des juifs qui étaient incarcéré quand notre héros tombe sur un homosexuel qu’il prend dans un premier temps pour sa victime, Rudy. Christopher Plummer emporte en tout cas tout sur son passage, accessoirement avec certains acteurs qui vont l’entourer à un moment donné comme Martin Landau dont les dernières phrases vont être particulièrement importantes et surtout percutantes sans parler d’un Dean Norris parfait dans le rôle de ce racisme alcoolique qui a pour seul compagnon sa chienne Eva. Finalement, Remember est donc une agréable surprise qui nous a offert pas mal de bons moments, même s’il y a des trucs assez gros comme une maison, l’ensemble reste assez agréable pour être happé jusqu’au bout sans problème.

Note : 7/10. En bref, belle surprise.