J'ai testé... Les impatients seront contents : le distributeur d'histoires courtes pour attendre son tour calmement

Par Sophiedestests

Rien de plus pénible que de devoir patienter dans un bâtiment ouvert au public. Tout être normalement constitué, et non adepte du cocktail zen-méditation, présente rapidement les symptômes très caractéristiques d'un pétage imminent de soupape : irritation, nervosité, sueurs et tremblements.

Récemment, j'étais en goguette avec mes 3 ados et ma cousine Hélène à Grenoble pour une visite guidée thématique. Nous sommes arrivés un peu en avance à l'office du tourisme, lieu du RDV et organisateur de la susdite sortie. Et là nous sommes tombés sur le quasi-Graal des impatients chroniques, une borne absolument géniale pour scotcher les plus nerveux...


Le site web short-edition.com est celui d'un "éditeur communautaire", c'est-à-dire qu'il propose, entre autres services, de mettre en ligne gratuitement (après relecture et validation tout de même, il en va du confort des lecteurs !) de très courtes productions littéraires (poèmes, BD, nouvelles + un espace jeunesse et des histoires audio) pondues par qui le veut. Le deal = chacune doit pouvoir se lire/s'écouter en moins de 20min.

Les pt'its gars de ce site ont eu une idée = proposer l'installation d'un distributeur d'histoires courtes de façon judicieuse dans différents lieux d'accueil du public.


Le concept est carrément novateur : apporterune solution contre l'ennui et l'impatience pendant le temps d'attente. Gratuit pour l'utilisateur bien sûr.

Le mode d'emploi est bête comme chou : il suffit d'appuyer sur le bouton "1min", "3min" ou "5min", et immédiatement une bande de papier apparaît (genre looooong ticket de caisse), avec une histoire ou un poème imprimé dessus dont le temps de lecture est adapté au timing sélectionné.

Le résultat du test chrono est plutôt pas trop mal pour les trois durées proposées (sans contrôle d'huissier, faudra me faire confiance sur ce coup-là). Les histoires, elles, c'est question de goût mais elles sont bien tournées. Nous sommes tombés sur "Employée modèle" de Sabrina Gheroui (1min - avec une chute surprenante), "Jour d'orage" de Cbvox (3min - un peu "plombe l'ambiance" mais bien écrit ) et "Le mauvais ouvrier" de Malik Nahassia (5min - dialogue surréaliste autour d'expressions françaises).


Pour les flemmards du clic gauche, voici la plus courte des trois =

Espérons que ce type de borne remporte l'adhésion du public afin qu'elles soient implantées un peu partout en france !

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Bonus

On parle ici de temps, de minutes, de timing..., et ça tombe bien puisque la visite guidée était en rapport avec le thème ! = L'horloge solaire intérieure du lycée Stendhal à Grenoble. Oui, oui pas d'erreur, solaire ET intérieure, donc forcément à l'ombre la plupart du temps !!! 

La lumière du soleil est projetée à l'intérieur sur l'horloge, qui couvre 100m2 de surface tout de même, grace à l'un ou l'autre des 2 petits miroirs extérieurs fixés aux fenêtres.

La tache de lumière donne l'heure solaire (à ajuster car ça donne l'heure locale, à l'époque ils s'en foutaient un peu du Méridien de Greenwich et des histoires d'heure été ou hiver). Elle donne aussi le nombre d'heures écoulées depuis le lever du soleil et le nombre d'heures à patienter avant le coucher du même soleil. Et tant qu'on y est le mois, la saison, et le signe du zodiaque aussi ! Certaines dates du règne de Louis 14 et de fêtes de la Vierge sont mentionnées, la tache de lumière les éclaire pile poil le bon jour.

Comme si ça ne suffisait pas, on découvre aussi une horloge universelle (pour connaitre l'heure équivalente dans d'autres villes jésuites sur terre). Egalement un calendrier lunaire qui se lit associé avec une table des épactes (= le nombre de jours écoulés depuis la précédente Nouvelle Lune). Et encore une horloge qui permet de savoir la position de la lune le jour et la position du soleil la nuit !

C'est donc ce vrai "truc de ouf trop stylé", comme disent mes ados, qui a été peint sur les murs et le plafond d'un des escaliers du bâtiment par le Père Bonfa et ses élèves en 1673, du temps où le lycée Stendhal était un collège de Jésuites. Ma-gni-fi-que !