Swan Ink, C Is For Noir, Alaplaj

Publié le 08 avril 2016 par Misterblog

Poste à Galène, 7 Avril 2016

Il y a quasi un an se tenaient au cabaret aléatoire les auditions marseillaises du tremplin Inrocks Lab où jouaient 8 groupes de la région.
Si c’est Martin Mey qui a eu les faveurs du jury ce soir là, j’avais pour ma part eu un petit coup de cœur pour les Niçois de C Is For Noir.
Leur présence ce soir au Poste à Galène aura motivé la mienne et ce sera l’occasion de découvrir deux autres formations en devenir et venues avec leurs supporters dans une ambiance un peu soirée étudiante.

Ce sont les Marseillais et Aixois Alaplaj qui ouvrent le bal, avec un nom un peu trompeur puisque leur musique baigne davantage dans le rock expérimental que la house baléarique.
Alaplaj c’est un trio avec un guitariste bassiste qui lance aussi des samples, un batteur au jeu sophistiqué et un chanteur qui triture des machines joue parfois de la trompette.
Difficile de décrire leur son tant il est assez atypique, mais pour parler au plus grand monde, on tentera un parallèle avec Radiohead période Kid A.
Le chanteur s’adresse assez peu au public (à part pour les remerciements à la fin), bouge de manière un peu épileptique et utilise deux micros avec des effets parfois un peu déroutants.
L’ensemble sonne parfois un peu post punk sans le coté dansant, si ce n’est un dernier morceau au final presque funk.

C Is For Noir les succèdent avec une configuration plus minimaliste.
Leur look très années 80 (mèche peroxydée, maquillage gothique) surprend un peu de part leur jeunesse mais est raccord avec leur style.
Une synth pop qui n’a pas grand chose à envier aux groupes anglo saxons actuels.
Le tempo est lent sur la plupart des morceaux, avec des nappes sombres et hypnotiques, un son ample plus riche qu’il n’y parait, parfait écrin pour la voix envoûtante et  mélancolique de la chanteuse.
Qui demandera au public timide et un peu trop dissipé pour ces élégantes ritournelles de se rapprocher pour les morceaux annoncés plus remuants.
C’est le cas d’au moins deux d’entre eux, dont un à la rythmique house inattendue, l’ambiance n’aura pas forcément décollé pour autant mais l’effort était louable.

La tête d’affiche qui semble avoir attiré la plupart du public (dont l’esthète Benoit Sabatier de Rock & Folk aux premiers rangs) ce sont les Aubagnaises de Swan Ink.
Je n’ai jamais écouté ni vu leur précédent groupe The Magnets, c’est donc sans apriori que je découvre ce drôle de duo féminin.
Là aussi le look est étudié avec la même chemise pour la guitariste et la chanteuse, également maquillées à l’identique façon Kiss (ou Bowie ?).
Musicalement par contre c’est nettement plus rentre dedans, de l’electro rock assez jubilatoire avec des beats lourds et riffs rapides, à défaut de faire vraiment danser la salle (l’horaire tardif n’aide pas en même temps) elles attirent indiscutablement l’attention.
Mis à part un titre assez calme avec du mélotron, c’est un live qui met en valeur les acrobaties vocales de la chanteuse qui malgré sa fougue n’en fait jamais vraiment des caisses.
Telle une Mona Soyoc des temps modernes elle impressionne de part son assurance et son grain de folie permanent, on pense également à une Peaches moins provoc, et même aux envolées de voix androgynes des Sparks ou plus près de nous Wild Beasts.
Après cette prestation enthousiasmante et assez difficile à retranscrire, on peut prédire une belle trajectoire à ces Swan Ink ainsi qu’aux deux autres découvertes du soir.


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