Enveloppé(e)s

Publié le 11 avril 2016 par Hunterjones
Contrairement à la croyance populaire, être bien enveloppé n'est pas aussi malsain qu'on le croit. Ça peut même être bénéfique d'une certaine manière.
Le mot "gras" en santé ne devrait pas toujours avoir la corrélation négative qu'on lui prête. Les seins (chez les femmes) et les fesses sont majoritairement composés de gras.
L'obésité n'a pas toujours été sujet de dérision. Autrefois, on se disait que mourir de faim était beaucoup plus probable que de mourir d'obésité. Mais de nos jours, avec ce que l'on sait sur la malnutrition, sur les habitudes alimentaires et sur les effets et modifications de certains produits sur nos corps, on dit plutôt le contraire.
Avec la naissance de l'agriculture, les gens avaient encore moins peur de prendre du poids. Être lourd, bien enveloppé. était un signe de succès. On le voit encore aujourd'hui avec les États-Unis, certainement l'un des trois pays les plus puissant et riche au monde, être gros est la norme. Ce n'est que vers la fin du 19ème siècle et au début du vingtième qu'on a commencé à se pencher sur l'idée qu'être trop gros était aussi grave pour le coeur que d'être trop maigre.
Mais depuis, les chiffres sur le sujet ont peut-être été légèrement gonflés au travers des années.

L'obésité se mesure par le poids ajusté à la taille de la personne pesée. Ce qui est souvent une erreur puisque TOUS les athlètes, très musclés en général, et un muscle c'est lourd dans un corps, seraient alors obèses. Même si certains n'ont pas une once de gars.
Un autre exemple, je suis trois livres au-dessus de mon poids santé selon les standards d'Amérique et plutôt en forme dans le regard des femmes quand je me pointe en vacances aux États-Unis, mais obèse selon les standards japonais.
La totalité des joueurs de la NFL seraient aussi obèses selon les standards d'Amérique. Bien sur, plusieurs le sont et on le voit bien. Ils mettent tout leur poids sur la ligne défensive et font un travail admirable de soutien pour ceux qui courent et passent le ballon. Mais ceux-là, sont généralement tout en lourds muscles. Et on les présentent souvent sans gilet, avec les corps de rêves que plusieurs souhaiteraient avoir.
Notre capacité (et son contraire) à faire de l'activité physique, la génétique héréditaire, le sommeil et ce à quoi nous sommes exposés dans notre environnement quotidiennement jouent tous un rôle très important dans notre durée de vie.
Les extrêmes sont dangereux en ce qui concerne le poids. L'extrême minceur est aussi dangereuse que l'obésité.
Une étude d'il y a 4 ans, montrait qu'obtenir exactement les chiffres exigés par l'indice de masse corporelle selon notre âge et notre taille ne garantissait en rien une meilleure santé que les gens déclarés (comme moi, trois livres trop lourd), en surpoids. On dit même que le contraire se produit.
Est-ce que ces études sont commandées par les géants de la malbouffe? peut-être. Mais l'étude prouve tout de même que lorsque malade, le surplus de gras aide grandement à guérir plus rapidement. On dit aussi qu'une personne franchement trop maigre aurait 4 fois plus de chances de mourir du coeur qu'un obèse.
Mais ça c'est surtout parce que le système de mesure de l'indice de masse corporelle est tronquée dès le départ.

Le stygmate social est important chez les gens trop gras. On en rit, on en souligne le travers et on pointe la négligence d'une manière différente qu'on le ferait avec une personne trop maigre. Ils sont nettement discriminés. Ce qui n'est pas raisonnable selon moi. Les extrêmes peuvent répulser l'oeil, ils peuvent aussi séduire certains fétichistes du genre.
J'ai beaucoup de respect pour ceux qui assument complètement leur poids. Gras ou rachitique. Sans en faire une maladie.
Sans en développer non plus.
Mais Amy Shumer m'a bien fait rire la semaine dernière.
Impliquée dans une séance de photos pour un magazine des États-Unis, on ne lui avait pas dit que le numéro du magazine allait être une édition spéciale sur les femmes de taille forte, (Ashley Graham, Adèle, Melissa McCarthy sont de l'édition elles aussi) qui en inspirent d'autres par l'acceptation de leur taille.
Amy ne trouve pas qu'elle devrait y être et l'a fait savoir.
De manière involontairement comique.
Elle a écrit que les femmes ne devraient jamais être catalogués selon leur tour de taille, ce qui est juste, mais elle a aussi donné ses propres mensurations afin de justifier pourquoi elle ne devrait pas être de cette édition. Ce qui annulait la première phrase puisque qu'elle se classait elle-même...selon sa taille.
Homer Simpson kind of reasoning. Peut-être volontaire puisque elle verse généralement dans l'humour.
Mais la revue ne l'a pas vu ainsi.
L'éditrice en chef de la revue s'est confondue en excuses 5 fois sur Tweeter.
Enfin...
C'est Amy qui aurait dû dire "je ne suis pas cohérente, désolée"
Maintenant toute l'attention est sur sa taille.
Y a pas de mal à être bien enveloppée.
Ça en fait plus à aimer.