Prothèses mammaires et centrales nucléaires

Publié le 23 avril 2016 par Santamaria

Quel est donc le point commun entre les prothèses mammaires et les centrales nucléaires ? Leur forme arrondie ? Non, pas seulement... Vous souvenez-vous ? En décembre 2013, Jean Claude MAS, le fondateur des prothèses mammaires PIP, a été condamné à 4 ans de prison pour avoir implanté dans de nombreuses poitrines féminines des gels qui n'avaient plus rien à voir avec la matière que DNV avait certifiée. L'histoire se répète dans un autre domaine qui pourrait bien concerner non plus quelques dizaines de milliers de patientes mais plutôt des millions de citoyens : le nucléaire.

Il semblerait que si la cuve du futur EPR de Flamanville contient plus de fer que prévu c'est sans doute à cause d'un problème de "knowledge management". Il est probable que des séniors expérimentés auraient pris les précautions d'éliminer la tête et la queue du lingot (voir article de sciences et avenir). Je ne peux pas m'empêcher de m'interroger, comment une règle aussi importante (enlever la tête et le pied du lingot qui comporte trop d'impuretés) peut-elle passer à travers les normes qualité et des processus forcément "certifiés"? Et pire, comment est-il possible que l'on attende que la cuve soit soudée en place sur le chantier avant de s'apercevoir de tels défauts ?!!

Un article récent du journal Le Monde explique aussi comment un simple intervenant dans une pme peut falsifier un document et transformer en "valable" une pièce qui ne l'était pourtant pas. (voir l'article du monde). Ce n'est pas un élément aussi important que la cuve mais là encore il s'agit d'une pièce destinée à un équipement nucléaire.

Le mécanisme de la preuve cliquable (voir preuvecliquable.net) permet de faire face à une grande partie de ces fraudes, volontaires ou non. Il est particulièrement efficace sur des services ou processus pour lesquels chaque occurrence doit donner lieu à contrôle et/ou certification. S'il avait été mis en place sur les processus SBS, le QRCODE associé à chaque pièce par l'organisme certificateur aurait permis de vérifier immédiatement le taux de chrome (et d'autres informations qu'il peut être opportun de partager de façon transparente). La preuve cliquable ne peut pas être falsifiée car ce n'est plus un document transférable (et donc modifiable) qui porte le certificat : c'est un lien unique qui permet de revenir dans la base de données centrale, vérifier l'origine d'une pièce, l'ensemble de son historique et l'identité des personnes ayant participé à l'ensemble des contrôles.

Quand reviendra-t-on à des choses simples et de bon sens : écouter les anciens, vérifier avant d'assembler, mettre en place des mécanismes de certification plus efficaces que ceux imaginés à  l'époque où l'on ne pouvait pas faire grand chose d'autre que donner un coup de tampon (vous savez, quand même le Minitel n'avait pas encore été inventé....) ...  et puis aussi ne pas trafiquer inutilement des poitrines qui ont de toute façon un certain charme.