A l’heure du marathon

Par Hbpro

Lundi 25 avril Session n°22

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Nous voici donc au début de la sixième semaine de traitement. C’est la dernière ligne droite avant l’arrivée. 5 séances cette semaine, puis quelques petits rebondissements et nous y serons (seulement 4 séances la semaine prochaine à cause de May Day qui est férié, puis une dernière salve de 3 la semaine suivante).

Si vous n’avez jamais eu l’occasion d’assister au marathon de Londres, essayez d’y aller l’année prochaine. C’est un spectacle des plus glorieux; c’est à la fois un événement sportif, une animation de carnaval et une croisade collective.

J’avais choisi un emplacement au kilomètre 29. Il est impossible de ne pas être ému à la vue de tous ces coureurs qui se surpassent dans un effort personnel tellement intense.

Certains allongent leurs foulées harmonieusement et passent la tête haute, au mieux de leur forme.

D’autres souffrent clairement mais trouvent quand même la force de continuer ; leurs jambes sont soumises à rude épreuve, mais leur esprit ne faiblit pas ; la foule les porte et les transporte, kilomètre après kilomètre.

Et puis certains ont déjà sombré dans la douleur. Leurs têtes sont penchées vers le sol. Ils n’entendent probablement presque pas la foule (même s’ils n’ont pas d’écouteurs).

Mais cependant ils continuent, forçant sur leurs jambes de plomb à l’agonie ou ignorant la douleur d’un genou qui grince, chaque fois que le pied frappe le bitume.

Par instinct, la foule s’efforce d’aider ceux qui luttent. Je conseillerais à toute personne courant le marathon de bien mettre son nom en évidence sur le devant de son maillot. Si votre nom est visible et que la foule perçoit que vous êtes un peu au creux de la vague, elle criera votre nom pour vous prodiguer quelques encouragements.  » Allez Keith, continue comme ça, c’est super ! » « Va-y Julie, tiens bon, tu va y arriver ! »

C’est une connexion fugitive d’une extraordinaire intensité. Si vous obtenez un signe de la tête ou de la main en réponse, ou si voyez-vous un coureur lever les yeux de la route, même si cela ne dure que l’espace d’un instant, vous savez que vous n’êtes pas venu ici pour rien.

Quand on est posté là, on ne peut s’empêcher d’imaginer la trame de toutes les histoires cachées qui se déroulent devant nous. Pourquoi ce jeune homme a-t-il choisi de courir pour son Papa sous les couleurs de Prostate Cancer UK ? (NDT: Organisation caritative pour le cancer de la prostate au Royaume-Uni)

On réalise à coup sûr l’ampleur de l’impact de cette maudite maladie quand on voit tant de gens courir pour des organismes liés au cancer.

J’ai mis un point d’honneur à essayer d’adresser un encouragement personnel à chaque participant courant au titre d’une organisation caritative pour le cancer de la prostate. C’est mon équipe après tout !

Si vous avez envie de courir le marathon pour Prostate Cancer UK l’année prochaine, vous trouverez plus d’informations ici.

Mais quelle que soit votre affiliation individuelle, il y a une équipe que je vous encourage à soutenir.

Si nous nous proclamons tous des survivants du cancer, alors le cancer n’aura jamais raison de nous.

Même si le cancer venait à cueillir l’un d’entre nous, il y aura aussitôt 2 ou 3 ou 4 survivants du cancer prêts à s’avancer pour combler le vide dans nos rangs.

Comme Spartacus, ils proclameront d’un air de défi : « Je suis un survivant du cancer. »

Nous allons écraser le cancer. Avec des encouragements et un signe de la main, et peut-être même avec un costume idiot, nous en viendrons à bout.