(notes sur la création) Siegfried Plümper-Hüttenbrink

Par Florence Trocmé

Dans sa Théorie de la ressemblance, Benjamin concevra ce mode de lecture croisé et presque équationnel en recourant au préfixe heraus du verbe lesen. Un préfixe qui serait à l’origine du versant magique qu’a tout acte de lecture. Au sens certes d’extraire, de trier, mais aussi de relier à distance et selon l’anagramme qui se fixe entre lire et lier.

Lire ainsi c’est faire le lien selon le principe du montage. Opérer des connexions à distance. Déceler par voix d’écho ce que Benjamin appelle des « ressemblances non-sensibles ». Plus juste serait de dire : des correspondances ou des résonances virtuelles telles que Baudelaire en eut l’idée.

Siegfried Plümper-Hüttenbrink, De la lecture, Selon Walter Benjamin et Ludwig Wittgenstein, La Main courante, 2006, p.19.