PLAIES CHRONIQUES: Pour bien cicatriser, il faut soigner son stress – Psychosomatic Medicine

Publié le 04 mai 2016 par Santelog @santelog

Vivre longtemps avec une plaie, chronique, est une épreuve émotionnelle. La cicatrisation peut être lente et douloureuse, dégrader l’image de soi et entraver le mouvement, l’autonomie et la qualité de vie. Les plaies chirurgicales qui sont souvent la conséquence d’une longue maladie peuvent tout autant représenter une épreuve psychologique douloureuse. Le stress et la dépression sont deux conditions fréquentes chez les patients porteurs de plaies et deux ennemis redoutables de la cicatrisation. Il s’agit de prendre en charge ces troubles, tout autant que la plaie.

Ainsi la cicatrisation des plaies n’est pas que physique. De précédentes études ont montré que les ulcères du pied diabétique, par exemple, sont plus sévères chez les patients déprimés, et des scores élevés sur le Geriatric Depression Scale sont associés à des taux de guérison plus lente. En outre, les patients diabétiques déprimés vont connaître un taux de récidive supérieur.

De nombreux facteurs entrent en jeu dans le processus de cicatrisation des plaies, les soins bien sûr, les dispositifs de pansements ou encore le choix des aliments. Mais des facteurs mentaux, comme les niveaux de stress ont également un rôle dans la cicatrisation. Les patients qui éprouvent de l’anxiété dans leur travail, dans leur vie sociale ou familiale peuvent rencontrer de plus grandes difficultés à cicatriser : plusieurs études ont associé stress et retard de cicatrisation.

   En 2012, une analyse publiée dans la revue Skin & Wound Care menée auprès de 190 participants, âgés en moyenne de 60 ans montre que les patients à détresse émotionnelle élevée vont éprouver plus de douleur et mettre plus de temps à récupérer.

   Une autre étude de 24 semaines constate que les patients diabétiques qui sont incapables de faire face à leur maladie et montrent des signes de dépression connaissent un ralentissement dans la cicatrisation de leur ulcère. De multiples études documentent ainsi une forte corrélation entre la détresse psychologique et le retard de cicatrisation des plaies ulcéreuses.

Pour bien cicatriser, il faut aussi soigner son stress : tous ces auteurs rappellent les nombreux outils pour lutter contre l’anxiété et le stress, y compris lorsqu’on est porteur d’une plaie. Le yoga et le tai-chi qui intègrent la méditation peuvent contribuer à réduire les émotions négatives, ce qui peut aider à améliorer le processus de cicatrisation des plaies. Certaines formes d’exercice, comme la marche lorsque c’est possible, sont également recommandées.

Sources:

Skin & Wound Care 2012 doi: 10.1097/01.ASW.0000410689.60105.7d Exploring the Effects of Pain and Stress on Wound Healing

Psychosomatic Medicine 2007 DOI: 10.1097/PSY.0b013e318148c682 Depressive Symptoms Predict Mucosal Wound Healing

Current Opinion in Psychiatry 2008 doi:10.1097/YCO.0b013e3282f3ad89 Social and Emotional Support and its Implication for Health

Diabetologia 2010 DOI: 10.1007/s00125-010-1743-7 Coping style and depression influence the healing of diabetic foot ulcers: observational and mechanistic evidence

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