MONDE / POLITIQUE > Ahmet Davutoglu, Premier ministre turc, démissionne

Publié le 06 mai 2016 par Fab @fabrice_gil
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a annoncé son retrait prochain de la tête du parti au pouvoir et du gouvernement, une décision qui devrait consolider l'emprise du président Recep Tayyip Erdogan sur le pays.

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Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a souligné que sa démission n'était "pas le fruit d'un choix (personnel), mais d'une nécessité" I ©maxppp


Le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) se réunira le dimanche 22 mai pour un congrès extraordinaire lors duquel "je ne pense pas que je serai candidat dans les circonstances actuelles", a déclaré, le visage grave, Ahmet Davutoglu, lors d’un discours à Ankara au siège de la formation, au pouvoir depuis 2002. A 57 ans, sa mise à l'écart de la direction de l'AKP signifiera la fin de son mandat de Premier ministre.Contraint à partirCette décision a été prise lors d'une réunion de la direction de l'AKP au lendemain d'informations faisant état d'une rupture consommée entre MM. Davutoglu et Erdogan. Les tensions entre les deux hommes, longtemps restées discrètes, ont brusquement emmergé cette semaine. Une réunion de la dernière chance n'a pas permis de les surmonter. Ahmet Davutoglu, dont l'AKP a remporté haut la main les dernières élections législatives le 1er novembre dernier -conférant ainsi à l'homme un mandat de quatre ans- a souligné que sa décision n'était "pas le fruit d'un choix (personnel), mais d'une nécessité". Durant son discours devant certains cadres en pleurs, le chef de l’exécutif a défendu son bilan politique et économique, niant tout conflit avec l’actuel président du pays, véritable maître de la Turquie tenant les rênes de l'AKP.Une intervention inacceptableM. Erdogan n'aurait pas apprécié partager l'affiche avec son Premier ministre qui a semblé négocier seul l'accord sur les migrants entre Bruxelles et Ankara et la volonté affichée de celui-ci de retourner à la table des négociations avec la rébellion kurde. Le chef de l'opposition, Kemal Kiliçdaroglu a dénoncé, quant à lui, une "révolution de palais", fustigeant une intervention inacceptable de Recep Tayyip Erdogan dans les affaires de l'exécutif. Qualifié de "marionnette" du chef de l’Etat à son arrivée au pouvoir, Ahmet Davutoglu, perçu comme une figure modérée contrairement à l'agressif mais populaire président, s'était taillé cependant une place de choix sur la scène politique. JB-M