[critique] (9/10) BLUE JASMINE par M. Mouche

Par Christian Papia @ChristianPAPIA

Synopsis: Alors qu’elle voit sa vie voler en éclat et son mariage avec Hal, un homme d’affaire fortuné, battre sérieusement de l’aile, Jasmine quitte son New York raffiné et mondain pour San Francisco et s’installe dans le modeste appartement de sa soeur Ginger afin de remettre de l’ordre dans sa vie.

En allant voir un film de Woody Allen (Café Society, Magic in the Moonlight, Minuit à Paris,) on ne sait jamais à quoi s'attendre. Avec Blue Jasmine, le cinéaste montre la déchéance du rêve américain au travers de la vie d’une sociopathe depresso-narcissique partagée entre son ancienne vie de conte de fées et son brutal retour à la réalité. L'histoire paraît réchauffée, celle d’un mélodrame dont l'unique issue serait une romance hors du commun. Mais c’était sans compter sur le génie d'Allen développe un scénario exceptionnel. Le film, chargé en rebondissements simplistes (en témoigne la scène de retournement de situation totalement imprévisible), prend une allure étonnante. La fin inattendue achève l’œuvre avec brio.  Il est important de souligner le ton pittoresque et très drôle donné à l'ensemble du récit. Tout y est caricaturé de façon très grossière donnant ainsi un ton humoristique subtil à ce film.

Copyright Mars Distribution

Toute la grandeur de l’ouvrage repose sur les personnages, on dispose d’une palette impressionnante de rôles aux caractères différents. Allen a donc pris soin de créer des protagonistes tous aussi charismatiques les uns que les autres. Devant Blue Jasmine on ne peut pas ignorer la performance de Cate Blanchett (Voyage of time, Carol ,Truth : Le Prix de la Vérité,) plusieurs fois récompensée pour ce rôle et à juste titre. Son talent est ici à son paroxysme, elle retranscrit toutes les émotions, détresses et folies de Jasmine.

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Sa prestation nous laisse sans voix et porte le film nous laissant oublier la fiction du personnage. On peut également saluer le talent de Sally Hawkins (The Shape Of The Water, Eyre, De grandes espérances) ainsi que des acteurs satellites convaincants eux aussi. Cependant petit bémol sur le choix d'Alec Baldwin (Boss baby, Still Alice, Seul contre Tous) pour le rôle du mari de Jasmine, l'acteur n'est pas en phase avec le personnage et cela se ressent.

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Allen s'est une fois de plus surpassé en technique cinématographique et ne commet aucune erreur de réalisation tout en gardant son style original (originel). Les cadrages sont très pertinents, le choix de la musique correspond à l'émotion véhiculée, les costumes concordants... On est face à une belle leçon de cinéma. Malheureusement le film est trop court, le dénouement arrive trop tôt alors que l’on en demanderait encore ! Les péripéties finales s’enchaînent trop rapidement et peuvent laisser le spectateur sur sa faim. Le scénario aurait mérité d’être exploité plus profondément afin d’offrir un regain d’intensité. Malgré cette petite faute de rythme, le film remplit ses exigences, il est bien ancré dans le style de Woody Allen, il divertit, amuse, choque et passionne. On peut donc dire qu'Allen étale une fois de plus tout son génie.

Blue Jasmine - Bande annonce VF

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M. MOUCHE .

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