Meurtre à la rue des jardins

Publié le 18 mai 2016 par Novelist225
Odienné. Frontière ivoiro-malienne.

Une délégation du Ministère de l'Intérieur incluant le Chef d'État-major des Forces de Défense et de Sécurité effectue une visite. Quelques experts des Forces Françaises composent la délégation. Il s'agit officiellement de faire le point de la sécurité, des flux migratoires entre les deux pays. La raison officieuse est que les autorités ivoiriennes tiennent à vérifier le lien éventuel entre les événements de la rue des jardins et les activités des islamistes établis à seulement quelques kilomètres plus loin du côté de la frontière malienne. Les éléments de la DST[1] et des Renseignements Généraux sont sur les dents. Toutes les pistes éventuelles servant à établir le contact avec les éléments d'Al-Qaïda au Maghreb islamique ont été activées.

Dans la soirée, quelque part à l'extrême-Nord, un conclave se tient dans la plus grande discrétion entre un porte-parole des islamistes, le Directeur de la DST et celui des Renseignements Généraux, ainsi qu'un expert des Forces Françaises établies en Côte-d'Ivoire.

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Riviera Golf. Paroisse de la Charité. Sept heures du matin.

Une brume glaciale humide enveloppe le périmètre de l'église. Les arbres plantés dans la cour et le long de la clôture sont chargés d'une nuée de corbeaux. La gorge tendue, ils croassent dans la brume humide. Des fidèles hébétés se tiennent les bras ballants dans la cour, pareils à des ombres fantomatiques. Un détachement de policiers s'active dans la cour. Deux voitures de police, le gyrophare allumé, obstruent l'entrée principale de l'église. Dehors et dans la rue voisine, des riverains et des badauds épient la scène avec intérêt.

Un appel du curé de la paroisse a signalé aux policiers la mort d'un vicaire de la paroisse. Son corps sans vie a été découvert peu avant la célébration du premier office matinal aux environs de six heures du matin. Dans les cinq minutes suivantes, un détachement de policiers a investi la paroisse et le périmètre alentour. L'abbé Gustave Kouo était étendu dans son lit, inerte, les yeux révulsés, les mâchoires rigides. Des sifflements étranges ont tout de suite attiré l'attention. Sur un recoin de la table de chevet se tenait...