Max | Chevaux d'Anges

Publié le 24 mai 2016 par Aragon

Clément Marty, dit, Bartabas, dit, le pape Clément, dit, la présence Pure, dit, la pesanteur et la Grâce, dit, la bête et l'Ange dit, la pleine expression de la vérité du Trait, dit, le tout à la fois Père, Fils, Esprit du spectacle Vivant, dit, le chaînon manquant-marquant entre equus caballus/homo sapiens, dit, la relation Vraie.

Bartabas, oh, Bartabas, jamais sur Terre il n'y eût spectacle plus accompli que le tien. Tes hordes sans cordes, libres crinières, tes Anges aveugles qui descendent d'un ciel noir, bien trop haut pour les hommes, tes Anges qui descendent à l'aveuglette pour sauver à tout prix une Terre qu'ils ne connaissent pas et qui ne demande pas à l'être, tes femmes girafées d'échasses sublimes qui se tiennent loin de l'homme bourreau et nain qui veut la dévorer, qui la recouvre d'une burqqâ bleu-ciel hélas grillagée de nuit éternelle, ta fanfare carnivore qui invite le public à la repentance joyeuse, à rejeter "les rites casher, halal et Dieu sait quoi" pour se nourrir enfin sans contraintes morbides, dévorer enfin, oui, la vie à belles dents...

Bartabas, tes compagnons musiciens-écuyers-jongleurs capables de tout le magnifique sous un ciel-chapiteau en partance, amarres de la pesanteur enfin larguées, tes Anges, tes Anges, tes Anges Bartabas, tes Anges purs et déliés, délivrés d'un ciel encombrant qu'ils devront pourtant obligatoirement reconquérir, tes Anges bondissants et baroques, tes trapézistes, tes fil-de-féristes, tes fous, tes difformes, tes gracieux, tes précieux, tes uniques, tes chevaux qui ne le sont plus tant ils sont proches du Parfait, tes compagnes, compagnons de piste profonde, enterrés, piste enterrée dans la ressouvenance d'un Paradis perdu tout Christophien ou Waitsien, mais, fondamental...

Toi Clément Bartabas, être unique, artiste, écuyer de l'unique et du grave, chevalier du foutraque et de l'existentiel, toi Bartabas, absolument vivant, absolument beau. C'est ça Bartabas, tu es beau, tu produis de la beauté à chaque tour de piste inventé, à chaque envol de tes Anges dans un ciel circassien sans limites, toi Bartabas qui vide la Terre du lourd, c'est à dire du religieux prédéfini, c'est à dire du mensonge, pour redonner un sens à la Beauté, à la simplicité, au partage, à la relation vraie, à la vraie religion, toi Bartabas : Éros et Thanatos, angéliquement et positivement vrai...

Toi Bartabas, Clément, saint pape de la démesure simple, comme le dit Fabienne P. en conclusion de son papier, oui,  toi Bartabas, tu nous réconcilies, tu nous consoles...

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