La charge fantastique

Par Mrvladdy @mrvladdycrane

La charge fantastique (They Died with Their Boots On). 2 heures 20. États-Unis. Western. Sortie en France le 2 mai 1947. Réalisé par Raoul Walsh avec Errol Flynn, Olivia de Havilland, Arthur Kennedy, Anthony Quinn, Charley Grapewin, Gene Lockhart, Stanley Ridges, John Litel, Walter Hampden, Sydney Greenstreet, Regis Toomey…

Un jeune élève nommé Custer se distingue par son talent et son insubordination dans le camp militaire de West Point. Durant la guerre de Sécession, la bataille d’Hanovre est remportée, bien que soldée par un véritable massacre. Il est envoyé par ses supérieurs dans le Dakota, à Fort Lincoln. Mais il se heurte à la fois aux politiciens et aux chercheurs d’or, jusqu’à ce que les indiens de Crazy Horse se soulèvent à leur tour. L’affrontement aura lieu à Little Big Horn…

Continuant mon petit bonhomme de chemin dans mon cycle consacré au western, j’étais assez curieux de découvrir « La charge fantastique ». J’avais vu aucune images avant mon visionnage, je savais globalement ce que ça racontais mais c’est surtout les quelques bons échos élogieux que j’ai pu lire à son sujet qui ont attisé ma curiosité.

J’avais un peu peur je dois le reconnaitre cependant de m’ennuyer devant ses plus de deux heures de spectacle. Or, il n’en fut rien. J’ai même beaucoup aimé ce scénario écrit par Wally Kline et Aeneas Mackenzie. Tout va très vite, beaucoup trop vite même parfois, mais du coup, je me suis laissé emporter dans cette histoire où humour, romance et grandeur américaine trouve toute sa place.

Bien entendu, quand je regarde ce film de nos jours, je trouve l’ensemble très caricatural. Le patriotisme est autant exagéré que la romance ou l’humour mais ça fonctionne bien. J’aurais aimé que l’on s’attarde un peu plus sur les indiens ou que l’on égratigne un peu plus ce héros américain (bien qu’il y a quand même deux tris trucs à son sujet intéressant) mais en l’état, ce récit est vraiment plaisant.

Très novice en western mais également en cinéma « ancien » (pourtant il y a de nombreux films que j’apprécie, j’ai juste un manque d’occasion), je ne connaissais que très peu cette distribution. C’est surtout leur renommée que j’avais en tête et découvrir leurs interprétations respectives me plaisait bien. Je ne fus pas déçu.

Errol Flynn (George Armstrong Custer) est très efficace dans la peau de ce héros américain. Je ne sais pas trop exactement ce qui est romancé ou non, exagéré ou non, mais j’ai aimé son évolution. On sympathise très vite avec lui grâce à sa désinvolture et même si la transition est un peu brusque, j’ai aimé voir son personnage prendre ses responsabilités. Son duo avec Olivia de Havilland (Elizabeth Bacon) est agréable. Cette dernière n’est jamais lourde et même si elle représente une image assez ancienne de la femme, l’actrice n’est pas trop ridicule.

Derrière ce couple, Arthur Kennedy (Ned Sharp) fait une très bonne tête à claque de service. Assez retrait, Charley Grapewin (California Joe) m’a quant à lui bien fait sourire. Je ne suis pas sûr que son rôle soit très utile mais il m’amuse. J’ai aimé aussi la prestation d’Anthony Quinn (Crazy Horse) même si encore une fois, on le voit trop peu à mon goût.

La réalisation de Raoul Walsh est sinon bien réussi. C’est très agréable à suivre, c’est fluide et on ne se sent pas trop perdu même si je dois admettre que ses histoires de guerres m’ont toujours un peu dépassées. Le long métrage est également réussi et dynamique grâce à un excellent montage qui nous fait bien enchaîner les différentes scènes.

Les différents décors et costumes m’ont aussi beaucoup plu. Bien que le noir et blanc est agréable avec une excellente photographie et une bonne utilisation de la lumière, j’aurais vraiment été curieux de découvrir cette œuvre en couleur pour profiter encore plus de ses grandes plaines américaines. La musique signée Max Steiner accompagne bien l’ensemble avec des mélodies prévisibles dans ce genre de production mais qui font leurs effets. Au passage, c’est bien jouissif aussi de réentendre « When Johnny Comes Marching Home » que je n’avais pas entendu depuis l’excellent « Die hard 3 : Une journée en enfer ».

Pour résumer, « La charge fantastique » est un excellent film qui m’a procuré beaucoup de plaisir. Malgré sa durée de plus de deux heures, je n’ai pas vu le temps passé et je me suis laissé prendre au jeu de ce divertissement. On joue pas mal avec la surenchère, ça manque parfois un peu de subtilité, un peu de finesse. J’aurais aimé également que le récit soit un peu moins propre mais je ne regrette pas mon visionnage et je pourrais revoir ce long métrage assez facilement.