France Gall-Les Sucettes-1966

Publié le 30 mai 2016 par Numfar

DECEMBRE 1966

En décembre 66 paraît ce qui sera l'un des plus grands succès de France Gall:

Les sucettes (Serge Gainsbourg)

Et si le titre a aussi bien fonctionné, c'est que son interpète, encore très naïve (et très jeune), le chante au premier degré.

Les premières chansons que Serge écrit à France (N'écoute pas les idoles, Laisse tomber les filles, Poupée de cire poupée de son, Attends ou va-t'en, Nous ne sommes pas des anges et Baby pop), malgré des textes en apparence très légers, sont en réalité des chansons à texte, Serge se servant de la jeune chanteuse pour s'adresser à un nouveau public, également très jeune.

Les chansons qui suivront (Nefertiti, Teenie weenie boppie, Frankenstein et les petits ballons), sont beaucoup plus superficiels, me semblent moins inspirés et n'obtiendront auprès du public, qu'un succès d'estime.

Il y a donc bien eu une cassure entre Serge et France, le premier ne trouvant plus l'inspiration pour la 2e et surtout, ne cherchant plus à lui faire chanter des textes intéressants.

Et donc, si Serge ne trouve plus l'inspiration en France, pourquoi ne pas lui faire chanter un texte érotique, déguisé derrière d'innocentes sucreries?

Gainsbarre se fait donc un malin plaisir d'envoyer sa chanson au père de France, Robert Gall, compositeur et manager de sa fille.

Et le plus incroyable dans toute l'histoire, c'est que Robert Gall, qu'on ne peut pas soupçonner d'être naïf, va laisser sa fille chanter ce titre.

Dans un premier temps, le ton très enfantin de la chanson lui déplaît, d'autant plus qu'elle a détesté chanter Nounours et Sacré Charlemagne.

Pourtant, cet hymne à la fellation va rapidement devenir l'un des titres les plus populaires de la jeune fille.

Quelque mois plus tard, France va se rendre compte du sens véritable de la chanson, ce qui va déclencher une crise grave, tant dans sa vie professionnelle que privée.

D'abord, il y a une perte de confiance envers Serge mais surtout, France ne pardonne pas à son père de l'avoir laisser chanter cette chanson, et cette crise familiale va poser problème pour la suite de sa carrière.

Au final, Les sucettes restera comme l'un des tubes les plus icôniques de la pop frenchy des années 60.

(Annie aime les sucettes,

Les sucettes à l'anis.

Les sucettes à l'anis d'Annie,

Donnent à ses baisers un goût anisé.

Lorsque le sucre d'orge,

Parfumé à l'anis,

Coule dans la gorge d'Annie,

Elle est au paradis.

Pour quelques penny, Annie,

A ses sucettes à l'anis.

Elles ont la couleur de ses grands yeux,

La couleur des jours heureux.

...

Lorsqu'elle n'a sur sa langue,

Que le petit bâton,

Elle prend ses jambes à son corps,

Et retourne au drugstore.)

© Pascal Schlaefli

Urba City

30 Mai 2016

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